Ensemble des livres bibliques ainsi divisé par les chrétiens. Le terme de testament signifie ici « pacte », « alliance ». Il est, en passant par le latin de la Vulgate testamentum, la traduction plus ou moins heureuse du grec diathêkê, qui a le double sens de « testament », au sens courant du mot, et dâ« alliance ». Câest cette dernière signification qui a été retenue.
LâAncien Testament, ou Ancienne Alliance, comprend donc tous les écrits qui se rapportent à lâhistoire de lâalliance de Dieu avec le peuple juif. Le Nouveau Testament, ou Nouvelle Alliance, est le recueil des écrits qui concernent lâalliance établie par Jésus-Christ. Lâidée dâAncienne et de Nouvelle Alliance se trouve déjà dans saint Paul.
LâAncien Testament
La Torah ou Pentateuque
LâAncien Testament commence par un ensemble de cinq livres que les Juifs appellent la « Torah », câest-à -dire la Loi. Le terme de Pentateuque, ou « livre en cinq volumes », vient des Juifs de langue grecque et a été repris par la tradition chrétienne. Cette division en cinq livres (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) a été dictée par les nécessités de la lecture publique. En fait, le Pentateuque forme un tout par le sujet quâil traite : celui des origines du peuple dâIsraël.
La Genèse est une histoire des ancêtres qui remonte aux débuts de lâhumanité. LâExode, le Lévitique et les Nombres relatent la formation du peuple élu de la sortie dâÃgypte à lâentrée dans la Terre promise et lâétablissement de sa loi sociale et religieuse. Quant au Deutéronome, câest un code regroupant lois civiles et lois religieuses.
Composition du Pentateuque
La tradition juive et chrétienne a longtemps attribué à Moïse la composition des cinq livres. Une étude critique montre que lâÅuvre nâa pas jailli dâun seul coup du cerveau dâun unique écrivain, mais quâelle est le résultat dâun travail collectif qui sâétend sur une longue période.
â¢Â Lâauteur yahviste. Vers le xe ou ixe s. av. J.-C. apparaît un écrivain anonyme qui recueille dans un premier ouvrage les traditions nationales. On lâappelle conventionnellement « le Yahviste », à cause de lâemploi constant du nom divin de Yahvé. Il vit dans le royaume de Juda (royaume du Sud). Conteur de talent, il excelle dans lâart de saisir la ligne de force des événements. Esprit religieux, il fait de lâhistoire une histoire sainte. Le thème de lâÃlection du peuple hébreu et celui de lâAlliance constituent la trame de la grande fresque qui, partant de la création de lâhomme (Genèse, ii), retrace, avec lâhistoire des patriarches, la constitution de lâIsraël des origines pour aboutir, avec Moïse, à lâentrée dans la Terre sainte, réalisation de la promesse faite par Yahvé.
â¢Â Lâauteur élohiste. Au cours du viiie s., mais dans le royaume du Nord, un autre auteur va donner une nouvelle version des mêmes événements. Le nom dâÃlohiste quâon lui donne vient du fait quâil utilise le terme générique dâÃlohim pour désigner le Dieu dâIsraël. La tradition élohiste draine des souvenirs émanant des milieux israélites influencés par les prophètes du ixe s., Ãlie et Ãlisée. Lâhistoire commence à la vocation dâAbraham et se poursuit jusquâà la conquête de Canaan. à la différence de son prédécesseur judéen, lâauteur insiste sur la spiritualité de Dieu. Les manifestations divines se font sur un plan moins matériel : Yahvé reste invisible ; il parle dans le feu ou dans les songes.
LâÅuvre élohiste, après la prise de Samarie (722), émigra avec les réfugiés du Nord dans le royaume de Juda, où elle fusionna avec lâhistoire yahviste vers le temps dâÃzéchias (716-687).
Lâécole deutéronomiste. Les traditions yahviste et élohiste comptent peu de textes législatifs. La loi que, selon la foi antique, Moïse avait reçue au Sinaï va trouver une nouvelle forme : câest le Deutéronome, ou « seconde loi » (contenue tout entière dans le livre biblique qui porte son nom). Point dâaboutissement dâun mouvement de pensée issu de la tradition élohiste du prophétisme, le Deutéronome sera la charte de la réforme religieuse de Josias en 622 (v. Hébreux), et ce sans écarter des remaniements postérieurs. La doctrine deutéronomiste dispense un enseignement nouveau sur lâunité de sanctuaire en faveur du Temple de Jérusalem ; elle met lâaccent sur lâamour de Yahvé pour Israël, qui exige en contrepartie une obéissance absolue aux commandements divins. De cette obéissance dépend le bonheur du peuple élu.