Le Muséum d’histoire naturelle a fermé au public début 2009, pour une réhabilitation au long cours , impulsée en 2006, année où le Conseil municipal a lancé le concours de maîtrise d’œuvre. Une réouverture était espérée pour 2014, puis 2015… Ce sera finalement, très vraisemblablement, 2016 , selon Nathalie Mémoire qui dirige cet équipement depuis 1992 et pilote cette campagne de travaux.
Ce retard est lié à la complexité technique d’un volet de cette rénovation : l’extension prévue en sous-sol . L’aménagement d’un espace souterrain de 450 mètres carrés est en effet prévu sous une partie de l’hôtel de Lisleferme, qui abrite le musée, et sous une partie du Jardin public : ces nouvelles salles seront destinées aux expositions temporaires. Dans le futur muséum, le rez-de-chaussée de l’édifice sera, lui, consacré au jeune public (avec des salles d’animation notamment) ; le premier et le deuxième étages, entièrement restaurés, seront des espaces d’exposition (collections permanentes ou semi- permanentes).
La difficulté vient principalement du sous-sol. Après deux appels d’offres infructueux, le Muséum et l’architecte (1) ont revu, l’an dernier, leur copie, et redistribué les surfaces ; un nouveau permis de construire a été déposé fin 2013, qui est en cours d’instruction pour six mois encore. Après quoi, les travaux d’aménagement pourront commencer. Ils pourraient durer près de deux ans.
À la lueur de ces contretemps, « 2016 paraît l’échéance la plus probable », estime Nathalie Mémoire, avant de préciser que ces retards n’ont pas empêché cette profonde remise à neuf d’avancer sur d’autres fronts. « La construction de notre nouveau centre de conservation des collections, à Bacalan, s’est bien passée. Cet espace de 1 000 mètres carrés a été inauguré en 2012, nous y avons transféré les spécimens, les animaux naturalisés… », explique la directrice, par ailleurs mobilisée avec son équipe sur un travail de fourmi : le « récolement » des collections. Une vérification en détail de l’intégralité de l’inventaire (quelque 800 000 spécimens par exemple, dont beaucoup de coquillages).
Si elle reconnaît que cette période de fermeture n’est pas facile, Nathalie Mémoire note que le Muséum s’emploie à maintenir le contact avec le public par d’autres biais, comme les expositions hors les murs . Récemment à la Halle des Chartrons ou au CHU… Ces initiatives permettent de découvrir, dans les quartiers, le patrimoine du vénérable musée du Jardin public.
Enfin, Nathalie Mémoire rappelle que ce retard de quelques années pèse finalement peu à l’échelle de la longue histoire du Muséum, logé depuis 1862 dans l’hôtel de Lisleferme. Il n’avait jusqu’ici jamais fait l’objet de travaux, sinon quelques interventions en 1960 sur le chauffage et l’électricité.
(1) Basalt Architecture.