Lech WaÅÄsa
Homme d'Ãtat polonais (Popowo, près de WrocÅaw, 1943).
1. L'ouvrier électricien contestataire
D'abord mécanicien, puis ouvrier électricien à DobrzyÅ, il se rend en 1967 près de la Baltique, et s'installe à GdaÅsk comme monteur électricien aux chantiers Lénine. Il est membre du comité de grève et arrêté en décembre 1970. à GdaÅsk, il rencontre Gierek, alors premier secréataire du Comité de voïvodie du parti ouvrier unifié polonais (POUP) en janvier 1971 ; l'échec de cette première négociation lui servira de leçon politique. Ãlu délégué dans le syndicat officiel, il présente à la direction des revendications peu appréciées. En 1976, il participe à la création d'un comité local du KOR (Comité de défense des ouvriers). Il défend la dignité et les droits de l'homme. Licencié des chantiers Lénine en 1976, il participe, en 1978, au « Travailleur de la Baltique », embryon de mouvement pour un syndicat indépendant.
2. Le président de SolidarnoÅÄ
Revenu subrepticement aux chantiers Lénine, il est choisi comme leader du mouvement de grève le 14 août 1980 et s'affirme comme un interlocuteur de grande qualité face à Jagielski (vice-président du Conseil). Le 16 août, au nom de ses camarades, il décide de continuer la grève par solidarité jusqu'à la victoire de tous. Président du MKS (Comité de grèves interentreprises), il est cosignataire des accords de GdaÅsk (31 août 1980). Ãlu président de la commission permanente de SolidarnoÅÄ (22 septembre 1980), il dépose auprès du tribunal de Varsovie la demande d'enregistrement du syndicat indépendant le 24 septembre. Il fait difficilement prévaloir une ligne de modération et lutte contre le discrédit porté à SolidarnoÅÄ par le gouvernement ; à l'issue du congrès (7 octobre 1981), WaÅÄsa en est élu président. Mais il ne maîtrise plus la montée des antagonismes. Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1981, il est arrêté et placé en résidence surveillée près de Varsovie. Devenu le symbole de la résistance, il est libéré le 14 novembre 1982. Catholique fervent, appelant au dialogue, il prône des manifestations pacifiques et ponctuelles. Il continue d'animer SolidarnoÅÄ (mis hors la loi en 1982). Dès 1988, il prend part aux négociations avec le pouvoir. Celles-ci aboutissent, en 1989, au rétablissement du pluralisme syndical, à la légalisation de SolidarnoÅÄ dont plusieurs membres accèdent au Parlement et à la direction du gouvernement.
Reçu à Paris, en décembre 1988, par François Mitterrand, Lech WaÅÄsa conserve un rôle de premier plan, même s'il n'occupe pas de fonctions officielles. Son attitude lui vaut le prix Nobel de la paix (5 octobre 1983), remis à sa femme à Oslo le 10 décembre. Il publie, en France, en 1987, Un chemin d'espoir, autobiographie et histoire du mouvement SolidarnoÅÄ.
3. Chef de l'Ãtat polonais
En 1988, quand le pouvoir se décide à négocier avec l'opposition, Lech WaÅÄsa apparaît naturellement comme son représentant privilégié. Il siège à la table ronde de février 1989 mais refuse en août le poste de Premier ministre, se réservant la direction du syndicat SolidarnoÅÄ. Cependant, en juin-juillet 1990, la rupture est consommée entre les partisans de WaÅÄsa et ceux du Premier ministre Tadeusz Mazowiecki pour l'élection présidentielle. Au lendemain de son élection à la présidence de la Répulique (décembre 1990), WaÅÄsa démissionne de la présidence de SolidarnoÅÄ. Président de la République, il est critiqué pour son autoritarisme et ses prises de position en faveur des « valeurs morales » défendues par l'Ãglise catholique. Se représentant en 1995, il est sévèrement battu face à Alexander KwaÅniewski. En 2006, en désaccord avec la direction de SolidarnoÅÄ Ã qui il reproche le soutien trop manifeste à la droite conservatrice, notamment lors des élections législatives et présidentielle de 2005, il se retire du syndicat.
Pour en savoir plus, voir l'article Pologne : histoire.