Golf
US Open Public enemy ?
Le | Mis à jour le
Souvent mis à l'écart du jeu pour raison de sécurité, le public de l'US Open 2015 ne peut pas donner dans la frénésie habituelle. Ce seul point noir d'un tournoi jusque-là parfait, on vous le raconte ici.

Des spectateurs, coincés par les cordes au trou 16, à Chambers Bay.. (D.R)
Si les joueurs râlent un peu sur la qualité des greens, il n'y a pour nous qu'une erreur sur cet US Open de Chambers Bay : la mise à l'écart du public. L'immense majorité des buttes encerclant les trous sont fermées aux 31 000 fans, venus chaque jour à Chambers Bay dans l'espoir de suivre, si possible, un peu de golf.
« I can't see shit », ou plus poliment, « je n'y vois rien ». Voilà comment en une punchline nombre de spectateurs posent leur déception depuis jeudi, devant les cordes interdisant l'accès à la plupart des promontoires naturels. Pour avoir marché tout le parcours, on peut vous l'assurer : se déplacer sur ce links valloné est souvent un enfer et pas mal de spots sont quasiment inacessibles. Dommage, tant l'endroit est une beauté visuelle totale...
« I can't see shit », ou plus poliment, « je n'y vois rien ». Voilà comment en une punchline nombre de spectateurs posent leur déception depuis jeudi, devant les cordes interdisant l'accès à la plupart des promontoires naturels. Pour avoir marché tout le parcours, on peut vous l'assurer : se déplacer sur ce links valloné est souvent un enfer et pas mal de spots sont quasiment inacessibles. Dommage, tant l'endroit est une beauté visuelle totale...
Pas d'interaction, moins d'oppression
« Le jeu est dur à suivre. C'est dommage, regrette Alexander Levy, car le public est vraiment chaud ! » Auteur jeudi de quatre birdies et de quelques coups de fers show-patate, le Marseillais aurait voulu partager un peu plus. Ça ne sera pas vraiment possible, puisque en dehors des tribunes en dur (où il faut faire la queue...), il n'est globalement pas possible d'approcher le jeu à moins de trente mètres.
Une perte de proximité nuisant à l'ambiance générale, mais qui ne déplait pas à tous. Henrik Stenson, co-leader du 1er tour : « On ne se sent pas oppressé sur chaque trou, explique le Suédois. Sur ce type de parcours très vaste, il vaut mieux venir avec ses jumelles. »
Une perte de proximité nuisant à l'ambiance générale, mais qui ne déplait pas à tous. Henrik Stenson, co-leader du 1er tour : « On ne se sent pas oppressé sur chaque trou, explique le Suédois. Sur ce type de parcours très vaste, il vaut mieux venir avec ses jumelles. »
Public plus calme, parcours plus dur

Même la charge matinale du chouchou absolu Phil Mickelson n'aura permis de vraies envolées sonores, dignes du plus bouillant des majeurs. Cette semaine, on ne verra donc pas de high-five en pleine partie, entre Lefty et ses fans...
« L'ambiance est un peu différente d'un US Open habituel, explique le Californien, le tracé est si vaste. Sur un trou comme le 8, nous sommes absolument seuls, c'est assez étrange comme sensation. »
Et l'éloignement a une autre conséquence, sur le jeu cette fois. Habituellement piétiné par la galerie, le rough entourant les fairways sont préservés cette semaine, pour un tracé encore plus sélectif. Fini donc les placements de balles généreux : « Ici, si vous vous égarez, vous serez vraiment pénalisés, note Patrick Reed, retrouver sa balle bien à plat dans les hautes herbes, il ne faut pas y compter ! »
« L'ambiance est un peu différente d'un US Open habituel, explique le Californien, le tracé est si vaste. Sur un trou comme le 8, nous sommes absolument seuls, c'est assez étrange comme sensation. »
Et l'éloignement a une autre conséquence, sur le jeu cette fois. Habituellement piétiné par la galerie, le rough entourant les fairways sont préservés cette semaine, pour un tracé encore plus sélectif. Fini donc les placements de balles généreux : « Ici, si vous vous égarez, vous serez vraiment pénalisés, note Patrick Reed, retrouver sa balle bien à plat dans les hautes herbes, il ne faut pas y compter ! »
La sécurité avant tout
En fait, l'USGA a éloigné le public pour une simple raison de sécurité, sur des buttes glissantes et friables. Le souvenir de l'US Amateur 2010 et des dizaines de spectateurs blessés, est resté dans les mémoires, dans un pays où la moindre foulure peut limite conduire ses responsables à la chaise électrique.
Effectivement, le parcours est périlleux. Deux caddys ont notamment subi de lourdes chutes, dont celui d'Henrik Stenson (scaphoïde touché). Et on a même vu Tiger Woods terminer sur les fesses, sur la petite mais abrupte côte du 10.
Effectivement, le parcours est périlleux. Deux caddys ont notamment subi de lourdes chutes, dont celui d'Henrik Stenson (scaphoïde touché). Et on a même vu Tiger Woods terminer sur les fesses, sur la petite mais abrupte côte du 10.
Stenson's caddie Gareth Lord just got fitted for a nice splint after sliding down the 16th hole. Won't be the last. pic.twitter.com/5Opdfiwb38
— Alex Miceli (@alexmiceli) 17 Juin 2015
À méditer pour 2018
Cette nuisance pour le public fait réfléchir, alors que la Ryder Cup 2018 se rapproche. Moins abruptes et friables qu'à Chambers Bay, les buttes naturelles de notre l'Albatros seront tout autant sollicitées et des aménagements sont déjà en cours, pour favoriser cette délicieuse proximité joueurs/fans indispensable à la fête.
Thomas Levet, présent à l'US Open comme consultant TV, suggère pour conclure : « Ici (à Chambers Bay), ils auraient dû faire comme à Cran-sur-Sierre au trou 13 : une colline naturelle de 2000 places, avec des grandes marches pour s'assoir. » Simple comme un coup de pelleteuse, donc.
Thomas Levet, présent à l'US Open comme consultant TV, suggère pour conclure : « Ici (à Chambers Bay), ils auraient dû faire comme à Cran-sur-Sierre au trou 13 : une colline naturelle de 2000 places, avec des grandes marches pour s'assoir. » Simple comme un coup de pelleteuse, donc.
Benjamin CADIOU, à Chambers Bay