

Golf
Majeurs
2015, une année Majeure !
Retour sur les quatre Majeurs de la saison, d'Augusta à Whistling Straits, en passant par Chambers Bay et St Andrews. Une année 2015 évidemment marquée par l'avènement de Jordan Spieth, nouveau numéro 1 mondial. Ensuite, ce sera à vous de voter ! Textes de Kevin Jérault.
Masters

La sensation : Jordan Spieth

Jordan Spieth, évidemment. À Augusta, la génération Hazeltine (Fowler, Reed, Spieth, etc.) voyait enfin l’un de ces futurs champions triompher. Le n°2 mondial de l’époque lançait son compteur en Grand Chelem à 21 ans et 8 mois, soit à peu près au même âge que Tiger Woods, vainqueur ici en 1997 en 21 ans et 3 mois. Cette victoire en «wire to wire» (de bout en bout) digne des plus grands permettait également à Jordan Spieth d’égaler le record de Tiger sur une même édition du Masters (-18).
Les faits
Parti avec quatre coups d’avance le dimanche, Jordan Spieth a géré son avance comme un senior, ne répétant pas son échec de la saison passée. Deuxième en 2014, derrière Bubba Watson, le Texan décrochait à Augusta son premier Majeur, devant Justin Rose et Phil Mickelson. Les deux vainqueurs Majeurs ont tout tenté lors du dernier tour pour revenir sur un futur n°1 mondial bien trop solide. Un joli clin d’oeil à Ben Crenshaw, le mentor de Spieth. Le double-vainqueur à Augusta (1984, 1995) jouait son dernier Masters à l’âge de 63 ans.
L'homme qui parlait à ses balles
Jordan Spieth parle à ses balles, beaucoup, tout le temps et avec une géniale intensité. Petit florilège de ses meilleures interventions lors du dernier tour.
Le (presque) passage de témoin

Inhibé par ses rêves de «Rory Slam», McIlroy n’a jamais joué les premiers rôles avant de boucler son Masters 2015 par un 66 (-6) afin d’obtenir son meilleur résultat à Augusta (4e). Sur son parcours favori, Tiger Woods établissait sa meilleure performance de la saison (17e, -5) laissant croire à un possible retour au plus haut-niveau pour la suite...
Le coin des Frenchies
Alexander Levy avait tout tenté pour participer à son premier Masters, en vain. Comme en 2014, Victor Dubuisson serait le seul représentant à Augusta. Et comme en 2014, le n°1 Français ne parvienait pas à franchir son premier cut dans l'antre du golf. Trop juste au putting, le 17e joueur mondial ratait le cut de trois coups.
US Open

Le carnet de parcours de Levy
Pour son premier US Open, Alexander Levy prenait la 27e place alors que Victor Dubuisson ratait son deuxième cut consécutif en Majeur à mi-saison. Zoom sur le carnet de parcours du n°2 Français à Chambers Bay.
Les faits
Après trois premiers tours dominés par Jason Day, Jordan Spieth et Dustin Johnson, le dimanche de l'US Open offrait un dénouement digne de Homeland aux spectateurs nichés sur les buttes de Chambers Bay. Dans ce mano a mano à 4 où s'est ajouté Branden Grace en cours de route, Jordan Spieth aura une nouvelle fois le dernier mot.
Alors que tous les scénarios étaient envisagés depuis le début de journée, du retour du fond du classement de Rory McIlroy, Adam Scott ou encore Louis Oosthuizen (six birdies sur les sept derniers trous), c'est bien Dustin Johnson qui revenait de nulle part pour s'offrir la dernière cartouche : un putt pour eagle de 3,5 mètres sur le green du 18. Pour la victoire. Mais l'Américain est maudit en Majeur. Il manquait tout d'abord le putt en descente. Espérait le playoff. Et voyait finalement filer sa tentative de birdie sur la gauche pour offrir la victoire sur un plateau à Jordan Spieth !
Spieth, la victoire précoce

« C'est marrant parce qu'à chaque fois que je réalise quelque chose, on y trouve toujours une leçon d'histoire, comme quoi je suis le plus jeune, ou tout aussi jeune qu'une grande gloire passée du jeu. Mais, c'est juste ma vie vous savez, je fais ça depuis un petit bout de temps… Je ne me vois pas comme un joueur précoce, juste comme l'égal de mes pairs. Bien sûr c'est cool d'avoir deux Majeurs au palmarès et surtout d'avoir conquis le plus dur d'entre eux. On s'est vraiment accrochés comme des dingues avec mon caddy et toute mon équipe. Je n'ai pas développé mon meilleur jeu cette semaine, mais on s'est tellement forcé à rentrer tous ces petits putts de moins d'1m50 qu'au final ça a payé. »
La sensation : Le calvaire de Woods et Fowler
Dans une partie phare avec Louis Oosthuizen, Rickie Fowler et Tiger Woods vont vivre un véritable enfer à Chambers Bay. Fini les promesses du Tigre et de son embellie au Masters, terminé les espoirs de Rickie Fowler, récent vainqueur de son premier titre d'envergure au Players Championship. Ironie de l'histoire, débarassé de ses deux "boulets", Oosthuizen jouera le feu tout le week-end (2e, -4), terminant à un coup de Spieth, alors qu'il avait joué 77 (+5) le premier jour.
British Open

Le sang-froid de Zach Johnson

Au cœur d'un 144e Open britannique perturbé par les intempéries, Zach Johnson décrochera le premier British Open se terminant un lundi depuis le sacre de Seve Ballesteros (lors de son 3e succès en 1988). Mais c'est bien sur Jordan Spieth que les projecteurs étaient braqués avant le playoff à trois entre Marc Leishman, Zach Johnson et Louis Oosthuizen. Encore dans le coup jusqu'au 18e trou, le Texan ratait d'un coup un playoff historique pour remporter son troisième Majeur consécutif, comme Ben Hogan en 1953. Zach Johnson, lui, empochait son deuxième Grand Chelem après le Masters 2007.
Les faits
Le dernier play-off au British datait de 2009 (Cink vs Watson). Et quelle meilleure manière de rendre hommage à Tom Watson, qui disputait cette semaine son dernier Open. Alors que Marc Leishman s'éliminait tout seul (bogey au 1) dans ce bonus de quatre trous (1,2,17 et 18), Zach Johnson est passé à l'attaque dès le deuxième green en rentrant un putt de six mètres pour birdie. Le natif de l'Iowa a ensuite profité d'un cadeau de Louis Oosthuizen sur le 17 (bogey) pour effacer sa propre erreur (3e coup impossible, bogey). Il a fallu attendre une ultime tentative ratée du Sud-Africain sur le 18 pour que Zach Johnson savoure enfin sa victoire.
Le coin des Frenchies
Langasque fût le seul rescapé français de ce British Open. L'amateur, récent vainqueur du British Amateur, sauvait les meubles d'un Majeur où les Bleus auront brillé par leur absence le week-end. Alexander Levy et Victor Dubuisson rataient le cut pour un coup, quand Romain Wattel et Raphaël Jacquelin se trouvaient encore plus loin du compte.
L'absence de Rory McIlroy, la détresse de Woods
Blessé à la cheville à cause d'une partie de foot, Rory McIlroy n'était pas présent à St Andrews pour défendre son titre acquis au Royal Birkdale en 2014, ni pour sécuriser un trône de plus en plus menacé par Jordan Spieth. En parlant futur ex-n°1 mondial, un petit zoom sur Tiger Woods, qui ratait pour la première fois un cut à St Andrews. Pas de manière aussi cataclysmique qu'à Chambers Bay, mais rien d'étincelant pour autant.
US PGA

Day, enfin Majeur !

Il l'a fait ! Après neuf tops 10 depuis sa 2e place au Masters en 2011, Jason Day a décroché son premier Majeur ce dimanche, à Whistling Straits. Pour la troisième fois de suite, l'Australien menait un Majeur après 54 trous - même stat' pour Dustin Johnson, après un tour, qui lui n'a pu faire mieux que 2e à l'US Open cette année.
Le désormais n°3 mondial n'a «jamais ouvert la porte» selon les propres termes d'un certain Jordan Spieth, 2e de l'US PGA et nouveau numéro 1 mondial. -20, c'est aussi le meilleur score de l'histoire en Majeurs !
Les faits
Dans un tournoi en mode foire aux birdies, après un premier tour où Whistling Straits était balayé par les vents, Justin Rose, Jason Day, Jordan Spieth et Dustin Johnson ont animé ce 97e USPGA de l'histoire. Le dernier jour, Spieth partait avec deux coups de retard sur Day. Comme à St Andrews, l'optique d'un 3e Majeur en une seule saison (exploit seulement réalisé à deux reprises par Hogan en 1953 et Woods en 2000) animait ce dernier tour de Majeur de la saison. Mais impérial driver en mains, Jason Day ne laissa jamais son adversaire de n°1 mondial revenir au contact. Avec un -34 cumulé en quatre Majeurs, Justin Rose (4e) a battu une marque : celui du plus bas score d'une année Majeur sans en gagne un seul.
Dubuisson retrouve des sensations

Enfin ! Après trois cuts Majeurs ratés, Victor Dubuisson s'est retrouvé à Whistling Straits. Malgré un premier tour difficile (76, +4), le n°1 Français a passé le cut à l'arrache pour ensuite dérouler le week-end et obtenir la 18e place, sa meilleure perf' de la saison en Grand Chelem. Week-end plus difficile pour Alexander Levy, incapable de retrouver le niveau de jeu de l'automne dernier (+9 sur deux tours, à sept coups du cut).
Fin de l'aventure pour Levy
Pas de cut à Whistling Straits pour Alexander Levy. Après un deuxième tour en 76 (+4) et avec un score total de +9, le Français quittait le 97e USPGA avec la confiance entamée.
Spieth, n°1 mondial !

Depuis quelques semaines, Jordan Spieth se rapprochait de la place de n°1 mondial occupée par Rory McIlroy. En prenant la 2e place derrière Jason Day, le Texan a bouté le Nord-Irlandais hors de son trône. Et pourtant, Rors a tout fait pour l'en empêcher, en terminant 17e de l'US PGA pour son premier tournoi depuis sa blessure à la cheville, contractée en juin.
Votre Majeur préféré ?
