A Paris le sport sourd à l’honneur !!

L’Euro de volley sourd qui se tient à la Halle Carpentier de Paris (www.volley-sourd.fr/paris2015/fr), va connaître ses lauréats féminins et masculins vendredi 10 juillet et samedi 11 juillet, puisque les demi-finales et finales vont se disputer après dix jours de compétition. (D’ailleurs visualisez la vidéo ci-dessous avec une belle Marseillaise interprétée en langage des signes par l’équipe de France de volley sourd).

Alors que le film « la famille Bélier », qui raconte l’histoire d’une jeune ado dont les deux parents sont sourds, a connu un joli succès au cinéma et a mis en avant la réalité de ce handicap, la tenue de cette compétition de volley sur le sol français permet de mettre en avant le sport sourd en France mais aussi à l’international. Car à côté du Handisport, handicap physique, du Sport Adapté, handicap mental, il existe des compétitions bien organisées et réservées aux personnes souffrants de ce handicap auditif.

En France, depuis 2008 le sport sourd est organisé par la Fédération Française Handisport qui a mis en place une commission chargée de développer les différentes pratiques sportives à destination des personnes qui ont montré, lors d’un audiogramme, une perte auditive minimum de 55 décibels aux deux oreilles. Il existe de nombreux championnats de France, à l’international bon nombre de championnats d’Europe et tous les quatre ans sont organisés des Deaflympics d’été et d’hiver,  jeux mondiaux réservés aux sourds, où la France a notamment ramené 11 médailles lors de la dernière édition estivale en 2013. Pour plus d’infos n’hésitez pas à vous rendre sur le site de la FFH (www.handisport.org/) qui vous donnera bon nombre de renseignements.

Mais comment déceler, quand on est un spectateur valide, le handicap du sportif sourd quand il frappe la balle en tennis, smashe au volley ou termine son 400m ? Sa surdité est-elle vraiment un handicap dans sa pratique sportive ? C’est légitime de se poser cette question, d’ailleurs tant de personnes se la posent également sur d’autres types de handicap. Oui, être sourd c’est un handicap et même dans le sport. Comment ne pas considérer que ne pas entendre l’autre, ne pas communiquer oralement avec lui n’est pas un obstacle à la pratique sportive ?

EUROVOLLEY 2

Le sportif sourd doit être en perpétuelle concentration pour regarder ce qui se passe autour de lui car de fait il ne peut rien anticiper et appliquer à l’oreille. Cela génère un stress et une fatigue supplémentaire. Le départ en athlétisme si facile au coup de feu pour un valide ? Pas simple pour le sourd ! Les appels entre les volleyeurs valides pendant un point ? Pas simple pour le sourd ! Bref des exemples il en existe pleins !

Mais la Langue des Signes Française est un fantastique moyen de communication pour les sourds entre eux et pour communiquer avec les valides. Il existe aussi des méthodes simples pour faire passer les messages (regarder le sportif sourd bien en face, mimer des exercices, écrire et montrer en amont ce que l’on veut que le sportifs fasse,…).

EUROVOLLEY

Alors vendredi et samedi, et d’autres jours pour d’autres compétitions, allez faire un tour à la Halle Carpentier pour voir ces volleyeurs et sportifs en découdre !! Et oui j’emploie forcément le mot « sportif »  car qu’est-ce vous croyez encore, qu’ils n’ont pas le niveau ??? Déjà ils ont un niveau technique que bon nombre de volleyeurs valides voudraient avoir et puis….allez, cet été pendant votre beach-volley entre campeurs sur la plage, bouchez-vous les oreilles et faites un petit match comme ça…à mon avis ça va vous surprendre et il n’est pas dit que vous puissiez défendre votre titre inter-campings si vous n’élevez pas votre niveau de jeu….à l’image d’un sportif sourd !

Pour terminer, message personnel au petit Yann car même s’il m’entend pas quand je lui parle : « on se fait bien marrer tous les deux hein mon ptit gars ?! »

 

 

 

 

 

 

Charléty 2017 !

Le stade Charléty, dans le 13e arrondissement de Paris, ça parle aux amoureux du sport et de l’athlétisme. Superbe écrin inauguré en 1939 puis reconstruit en 1994 avec une capacité de plus de 20000 places qui a, notamment, pour résident le Paris Université Club, club omnisports au maillot blanc paré de violet, et le Paris Football Club, fraîchement monté en Ligue 2.

A partir de ce mardi 9 juin et jusqu’au mercredi 10 juin, ce stade, qui a vu le record du monde à la perche battu par Philippe Houvion le 17 juillet 1980 (5m77), sera le théâtre des championnats de France open d’athlétisme handisport. « France Elite » nouvelle formule où les meilleurs athlètes de l’hexagone (près de 150) iront chercher les titres nationaux et les minima pour les championnats du monde, qui se tiendront au Qatar à l’automne prochain, entourés d’une centaine d’athlètes étrangers, dont plusieurs médaillés paralympiques, représentants dix pays, venus relever la concurrence et s’offrir une compétition continentale supplémentaire. Belle compétition à n’en pas douter, et légitime sur ce lieu à plus d’un titre !

timothee-largeEn effet le PUC sous la conduite d’Arthémon Hatungimana, vice-champion du monde du 800m valide en 1995 à Göteborg et possédant un record personnel en 1’43″38, s’est investi dans l’handisport depuis plusieurs années et a monté une section handi au PUC qui compte dans le paysage national. Juste récompense donc que cette organisation à domicile.

Timothée Adolphe, champion d’Europe du 400m non voyant sociétaire du PUC

Ces « France open » se veulent également une répétition de ce qui pourrait être en 2017, sur ce même tour de piste parisien, un meeting international classé « Grand Prix » à l’image de la Ligue de Diamant en athlé valide. Dix villes sur les cinq continents font partie de ce circuit international, ne manque plus que Paris !

Alors, on n’hésite pas à aller faire un tour à Charléty ce mardi 9 et mercredi 10 juin, on en profitera pour boire un café à la cafétéria de la superbe Cité Universitaire juste à côté, et à se rendre sur le site www.athletisme-handisport.org pour toutes les informations utiles à ne pas manquer !

 

 

 

Cinq minutes pour regarder « Vis mon sport »

Une web-série consacrée au Handisport vient de voir le jour à l’initiative de Philippe Croizon, ce nageur de l’extrême amputé des quatre membres qui a notamment relié les cinq continents à la nage et fait la traversée de la Manche au cours de ces dernières années.

En quatre épisodes, l’internaute peut découvrir quatre champions handisport, espoirs ou confirmés, sur leur lieu d’entraînement sous le regard de Philippe Croizon et de deux jeunes sportifs valides qui ont été sélectionnés suite à candidature.

Pendant cinq minutes, on part ainsi à la rencontre de Sandrine Aurières-Martinet (judo), Timothée Adolphe (athlétisme), Souad Yamani (tennis) et Théo Curin (natation).

Cette belle initiative a le mérite d’être dynamique dans sa conception. Il suffit de prendre cinq minutes pour regarder un web-doc qui n’entre pas trop dans les détails techniques, si vous êtes intéressés passez à la seconde étape et rapprochez-vous d’un club handisport ;), et surtout de montrer immédiatement que la pratique du handisport est soumise aux mêmes règles que celles des valides. Pas de handisport sans motivation, sans rigueur, sans travail, sans blessure parfois, sans plaisir évidemment.

Cette web-serie, au delà du sport, peut casser quelques à priori comme l’explique Philippe Croizon : “Je ne vais pas cacher que les jeunes sont arrivés avec quelques a priori. Et même pour certains avec la boule au ventre face à des handicaps parfois lourds comme celui du nageur Théo Curin, 14 ans, quadri-amputé. C’est une réalité difficile à encaisser pour des jeunes du même âge. Mais face à l’énergie et la vitalité de ces champions hors normes, leur appréhension a volé en éclat.”

INSEP_Portrait_DEF_Web2Philippe Croizon et les quatre sportifs Handisport qui se sont prêtés au jeu de la web-série

Après vision, peut-être que vous ne vous interdirez plus d’aller voir une compétition handisport près de chez vous et pourquoi pas les Jeux de l’Avenir qui auront lieu près de Tours à la mi-mai et dont on reparlera ici.

En attendant, bon visionnage sur www.vismonsport.fr/

 

L’histoire de « Monsieur » Jo Maisetti

On parle souvent des sportifs mais assez peu des encadrants dans les sports individuels. Ou alors si on en parle c’est qu’ils savent bien le faire ou les médias ont une bonne raison de le faire.
Il y a un encadrant dans l’athlé handisport qui a une belle histoire mais qui ne la raconte pas. Une belle histoire avec les valides, une belle histoire avec les handisport. Alors que la saison estivale d’athlétisme handisport va se lancer au mois de mai avec en ligne de mire les Mondiaux aux Qatar en octobre, j’ai envie de vous raconter l’histoire de Georges Maisetti. Ou plutôt « Jo » Maisetti. Les fondus d’athlétisme se souviennent.

Jo Maisetti

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 1er septembre 1990, à Split, ville de Yougoslavie encore à l’époque, le relais 4x100m valide masculin devenait champion d’Europe avec un chrono de 37’’79, nouveau record du monde. Max Morinière, Daniel Sangouma, Jean-Charles Trouabal et Bruno Marie-Rose marquent l’histoire en s’appropriant le record planétaire détenu par les Américains de Carl Lewis. Leur entraîneur Jo Maisetti.

25 ans plus tard, « Jo » comme il est appelé depuis toujours, est le responsable du sprint et des relais handisport debout. En 2013, les gars du relais 4×100 m déficients visuels ont décroché le bronze sous ses yeux lors des mondiaux de Lyon. « C’était une belle récompense pour ce relais, dit-il timidement, et le début d’une vraie cohésion. Ils m’ont donné la chair de poule ».

Jo Maisetti est arrivé dans l’athlé handisport tricolore un peu par hasard en 2006. « Quelques mois auparavant, un de mes athlètes m’avaient demandé d’accueillir un copain à lui avec un problème à la jambe, explique l’entraîneur de l’Avia Club d’Issy-les-Moulineaux, c’était Clavel Kayitaré (3e du 100m amputés membres inférieurs des mondiaux de Lyon 2013 et champion d’Europe en 2014). Je me suis investi petit à petit dans l’handisport en m’occupant de lui ».

A l’époque, ce natif de la Corse, homme de peu de mots mais bien choisis, était redevenu simple entraîneur de club dans les Hauts-de-Seine après avoir quitté la Fédération française d’athlétisme en 1997, et son poste de responsable de relais qu’il occupait depuis le milieu des années 80. Puis au fil des rencontres, il intègre le staff tricolore handisport pour les Mondiaux de 2006 afin de gérer les relais puis le sprint. Et voilà que l’histoire recommence. « Je donnais juste quelques conseils, raconte-t-il, je ne me suis pas imposé ».

En 2008, aux Jeux Paralympiques de Pékin, une médaille de bronze est récoltée en relais mais ensuite plus grand-chose car il est difficile d’organiser des rassemblements, « Il n’y a pas de secrets, il faut se voir ».

Après les Jeux de Londres de 2012, la commission d’athlétisme de la Fédération française handisport décide de relancer le collectif relais, afin d’intégrer des jeunes dans les équipes de France et de créer une dynamique. Des rassemblements et des stages sont organisés. « Jo » se régale. « Les gars ont adhéré tout de suite au projet, sourit-il timidement, mais on leur a dit que s’ils voulaient qu’on s’investisse tous avec eux, on attendait la même chose de leur part ». Le projet prend corps avec du travail bien sûr mais aussi du « feeling ». Ce côté humain indispensable à un relais, épreuve marginale au beau milieu d’un sport individuel mais qui raconte tellement de belles histoires.

Et indispensable également à Jo Maisetti. « En 1990, on avait ce feeling entre-nous, se délecte-t-il. Avec ce groupe de relais handi, ça passe aussi. Et puis quand on a l’adhésion de tous, tout est possible ».

Jo Maisetti à l'entraînement

Jo Maisetti à l’entraînement

Après une nouvelle médaille d’argent européenne avec le relais mal-voyant en 2014,                    « Monsieur » Jo est toujours là en 2015, à noter soigneusement ses séances sur son cahier, à distiller ses conseils, à prendre le minibus pour accompagner les gars aux compétitions, à partager son expérience sans « se la raconter ».

Par contre, si lors des mondiaux 2015 et des Jeux paralympiques 2016, les relais reviennent encore avec une breloque autour du cou, « Jo tu nous raconteras encore tes histoires hein ? »

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Je suis Charlie

Ce blog a pour vocation de faire découvrir la pratique handisport et sport adapté, d’intéresser modestement un peu plus ceux et celles qui la connaissent déjà.

Ce blog a pour but de montrer que malgré une différence physique ou mentale, on est tous égaux devant la volonté de se surpasser, de réaliser une performance et l’investissement consacré.

Ce blog est fait pour être lu par des personnes en situation de handicap qui lisent Charlie Hebdo, des hémiplégiques qui font leurs courses dans un super marché cacher, des non voyants qui vont à la mosquée, des personnes en fauteuil qui votent à gauche ou à droite, des amputés des membres supérieurs chrétiens, des personnes en situation de handicap qui sont blanches, noires ou jaunes, des valides qui sont tout cela également, etc, etc, etc, etc…

Alors oui, comme les personnes en situation de handicap sont comme vous et moi, alors oui on a le droit de les caricaturer et d’en rire tout en se sentant concerné par leur handicap, sans oublier de s’occuper d’eux, et sans risquer une avalanche d’insultes ou d’être effrayé par leurs réactions.

Certains et certaines seront peut-être choquées et après ?? C’est des dessins !! Des mots qui se veulent humoristiques et qui disent juste que toi le handicapé tu es un être comme le valide et que tu peux être bête ou intelligent, engagé ou neutre, marrant ou ringard, beau ou moche…. et donc être caricaturé. Oui tu fais partie des 66 millions de Français qui vivent ensemble et tu as le droit qu’on te considère comme les autres.

Et puis, pour avoir parlé avec bon nombre de handisport, si vous saviez comme ils savent rire d’eux-mêmes et peuvent être assez « costauds » dans leurs vannes entre eux ou vis-à-vis de vous.

J’ai choisi de vous montrer quelques caricatures et je vous les expose ci-dessous. Il y en a une de Charlie Hebdo qui est bien connue, les autres le sont moins mais il y a un foisonnement sur la toile que je vous invite à consulter en tapant « dessins jeux paralympiques ».

Alors oui aujourd’hui, je me moque de toi le « handisport »

Voilà, on a été Charlie du 7 au 11 janvier 2015 !! La vraie preuve de cet acte sera de continuer à l’être dans un mois, un an, dix ans.

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Des news, encore des news !

Hello à tous, retour du blog pour quelques nouvelles du monde handisport qui est toujours en activité même s’il faut aller chercher l’information pour le savoir. D’ailleurs à ce sujet, très prochainement, je consacrerai une place à un site web qui ne traite uniquement que de l’actu sportive paralympique et qui devrait satisfaire les amateurs et curieux. Un peu de patience….

Côté actualité, il faut savoir que le Comité Paralympique International vient de fêter ses 25 ans en septembre dernier. Même si l’activité paralympique existait bien avant, elle a réellement commencé après la Seconde Guerre mondiale, d’ailleurs un petit article sur l’histoire de ce mouvement ne ferait pas de mal sur ce blog (idée !), la création de l’IPC en 1989 a permis de centraliser et d’organiser le paralympisme, d’avoir permis la création de 175 comités nationaux et d’organiser des Jeux paralympiques qui n’ont plus rien à envier aux Jeux olympiques. Je vous engage d’ailleurs à vous rendre sur le site officiel www.paralympic.org pour en savoir plus et découvrir un peu plus comment s’organise l’activité dans le monde.

Vous dire aussi que les prochains championnats du monde d’athlétisme handisport se dérouleront en octobre 2015 au……au…….Qatar !! Eh oui, ce pays du Golf déjà plus que présent dans le monde sportif valide, a décidé de s’ouvrir au paralympisme afin de continuer à montrer sa capacité d’organisation sur son sol. Il se dit que dans l’optique d’une candidature pour les JO de 2024, le Qatar souhaiterait organiser chaque année une compétition internationale, et quand on dit JO on dit aussi JP (Jeux Paralympiques mais vous commencez à le savoir) donc il faut aussi montrer son savoir-faire dans ce domaine. La compétition aura lieu dans le stade où se déroule chaque année le meeting international d’athlétisme de Doha comptant pour la Diamond League. On en reparlera.

Enfin, l’actualité du mois de novembre va être chargée pour les Français puisque les Masters de doubles (5-9 novembre) et simples (26-30 novembre) en tennis fauteuil vont avoir lieu, avec notamment Stéphane Houdet, n°2 mondial et vainqueur de Roland Garros en 2012 et 2013, ainsi que la Coupe du monde de Cécifoot (13-25 novembre) avec l’équipe de France non-voyante vice-championne paralympique en 2012. On suivra cela.

Pour terminer, je vous laisse regarder le 100m des JP de Londres en 2012, moment inscrit comme l’un des 25 événements les plus importants de l’histoire de l’IPC. Pour y avoir assisté avec 79999 autres spectateurs, j’avoue……

Sondage : Les athlètes handi avec les athlètes valides ?

La question qui commence à devenir récurrente ! Faut-il que les athlètes handisports concourent avec les athlètes valides ?

Le sujet est revenu dernièrement sur le grill avec le sauteur en longueur allemand Markus Rehm, amputé de la jambe droite et auteur d’un bond à 8m24 lors des championnats d’athlétisme valides d’Allemagne fin juillet. Il est ainsi devenu champion national et potentiellement sélectionnable pour les championnats d’Europe valides de Zürich qui ont débuté le 12 août. La fédération d’athlé outre-Rhin décidant finalement de ne pas l’emmener estimant que Rehm était avantagé par l’effet ressort de sa lame lui servant de « pied d’appel ».

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(AFP)

La question s’était déjà posée avec Oscar Pistorius et sa participation aux mondiaux de 2011 et aux JO de 2012 sur 400m. La fédération internationale avait fait à l’époque des tests maladroits prônant l’interdiction mais le Sud-africain avait obtenu le droit de courir grâce au Tribunal Arbitral du sport, celui-ci estimant que la conclusion était à charge et n’apportait pas suffisamment de détails pour le priver de courses avec les valides.

Alors devrait-on interdire à Markus Rehm de sauter avec les valides ? Oui ! Non ! Sans opinion ! Voilà ce que je pourrais vous répondre !

Oui ! Les progrès technologiques du matériel proposé aux athlètes handisports font que l’on ne peut nier que Markus Rehm ait été « aidé » par sa prothèse pour sauter aussi loin. Sa lame lui apporte une énergie à l’impulsion que le pied humain ne peut apporter naturellement, surtout que l’Allemand arrive sur la planche d’appel avec une vitesse moindre qu’un sauteur valide puisque pour le coup sa prothèse l’empêche d’atteindre une vitesse suffisante lors de sa course d’élan.

Non ! Si c’était si facile de sauter 8m24 avec une prothèse bon nombre d’athlètes handi seraient à ce niveau ! Sauf que ce n’est pas le cas ! Et oui, être athlète paralympique de haut-niveau demande du talent, du travail et pour être le meilleur il ne suffit pas d’enfiler sa prothèse et hop de réaliser quelques sauts dans le bac à sable ! Il faut savoir l’apprivoiser ce qui demande bon nombre de séances d’entraînement et des années de patience. Et pour le moment seul Markus Rehm parvient à un tel niveau.

Sans opinion ! Au nom de quoi interdire à un sportif en situation de handicap de participer aux mêmes compétitions que les valides ? L’athlète doit déjà subir son handicap dans la vie de tous les jours, alors en plus on le priverait d’un accès à une compétition qui se veut universelle. Quelle que soit votre religion, votre pays, votre couleur de peau vous êtes le bienvenu mais l’handicapé lui on le laisse de côté ? Drôle d’universalité ! Maintenant c’est vrai que si un athlète handicapé va plus loin que celui qui ne l’est pas, est-ce logique ?

Conclusion : Comme vous pouvez le constater, je trouve qu’il est bien difficile de trancher et pourtant il va bien falloir un jour le faire car d’autres performances de ce type vont arriver dans les années futures à n’en pas douter. Mais bon après tout faites-vous votre opinion !

Dans Sport Adapté il y a « Sport »

Dans un paysage sportif qui commence à reconnaître la pratique handisport réservée aux handicapés physiques et sensoriels, le sport adapté qui s’adresse aux déficients psychiques et intellectuels a plus de mal à se faire un nom. La peur du grand public, la méconnaissance des performances, la confusion avec le handisport, tout cela n’aide pas à la visibilité du mouvement. Voici quelques éléments pour y voir un peu plus clair.

Déjà le Sport adapté a sa propre fédération tout comme le Handisport. La Fédération Française du Sport Adapté a ainsi été créée en 1972 et compte actuellement plus de 50000 licenciés « loisirs » et « compétitions » qui participent à 50 disciplines sportives différentes et 23 championnats de France. 

Si on veut prendre une licence et participer aux compétitions nationales, il faut juste avoir la reconnaissance du statut d’handicapé par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de son lieu de résidence. Le public qui compose les licenciés a donc des handicaps psychiques et intellectuels très divers.

Ensuite, si le sportif a le niveau suffisant pour prétendre à l’équipe France, il faut à ce moment-là répondre aux critères de la fédération internationale (INAS), qui sont plus serrés, et passer une batterie de tests qui détermine le quotient intellectuel de l’athlète. Si le quotient est inférieur à 70 (1) on peut prétendre participer aux épreuves internationales. Ainsi, un sportif autiste au QI de 90 peut devenir champion de France ,parce que reconnu par la MDPH, mais ne peut donc pas participer aux compétitions internationales.

Autre exemple, un déficient psychique qui souffre de paranoïa ou de schizophrénie peut tout à fait avoir un intellect dans la « moyenne » et donc ne pas pouvoir prétendre à l’international. Et oui les déficients mentaux peuvent avoir une intelligence comparable à vous et moi (!)

Enfin après avoir été radié du mouvement paralympique en 2000, pour cause de tricherie lors du tournoi de basket aux Jeux Paralympiques de Sydney, où la sélection espagnole avait aligné des athlètes ne rentrant pas dans les critères demandés, le sport adapté a fait son retour aux Jeux en 2012 en tennis de table, natation et athlétisme. Le pongiste Pascal Pereira-Leal a ainsi obtenu le bronze lors du tournoi individuel messieurs. A noter que les Global Games sont considérés comme les Jeux mondiaux du sport adapté et que la prochaine édition se déroulera à l’automne 2015 en Equateur.

Pour info, la Coupe du monde de football adapté se déroulera du 11 au 23 août au Brésil et l’équipe de France sera de la partie. On notera que tous les joueurs de la sélection, à l’instar de bon nombre de sportifs adaptés dans leur ensemble, jouent dans des clubs valides et possèdent un vrai niveau sportif et ne sont donc pas là juste pour participer.

Voilà n’hésitez pas à aller sur www.ffsa.asso.fr

(1)   La moyenne théorique du Quotient Intellectuel est de 100, il est estimé que 2/3 de la population française a un QI compris entre 85 et 115.

 

L’essence du sport

crédit R. Goude

crédit R. Goude

Durant quatre jours (28-31 mai), à Bouaye près de Nantes, s’est déroulé le Grand Prix National Handisport, compétition multisport par équipes de six sportifs âgés de 10 à 20 ans qui se mesurent tous les uns aux autres dans plusieurs sports comme le tennis de table, l’athlétisme, l’escrime et bien d’autres encore. Vainqueur l’AS EREA Berck

 

crédit R. Goude

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Mais là je ne voudrai pas vous parler de performances pures mais plutôt de sport, d’envie, de ténacité, de dépassement de soi. Je couvre le haut-niveau handisport principalement mais j’avais vraiment envie d’assister à ce grand rassemblement de plusieurs dizaines de gamins tous motivés les uns plus que les autres pour s’encourager, aller chercher les points si utiles à leur équipe. Je n’ai pu rester qu’une seule journée mais ce que j’ai vu m’a rafraîchi, m’a conforté dans l’idée que valide ou en situation de handicap, l’investissement pour aller au bout de l’effort est le même avec cette volonté de tout donner pour soi et pour ses potes.

Quand un gamin en fauteuil de ville ou un hémiplégique debout fait un 400m et qu’il s’applique à rester dans son couloir 5 pour marquer des points pour son club et que ses partenaires lui tombent dans les bras à l’arrivée parce qu’il a franchi la ligne, vous avez des frissons dans le dos non pas parce que vous vous dites « ah les pauvres petits, ils ont bien du mérite » mais parce que vous vivez le sport à sa base, dans son essence même. Se donner à fond pour soi et ses partenaires, aller au bout de sa quête, se sentir bien après l’effort, se donner les moyens pour y parvenir sans la volonté d’écraser les autres mais avec la volonté de faire sa place sur le terrain de jeu.

Autant de sentiments que finalement vous et moi pouvons ressentir dès que l’on pratique un sport, rien de plus naturel en somme. Et bien voilà, chez tous ses gamins cela a été naturel de vivre ce qu’ils ont vécu, et c’est cela qui a été rafraîchissant pour moi. Je n’en doutais pas mais le vivre c’est toujours mieux.

Alors bravo à ces sportifs pour leur implication, leurs sourires, leur déception parfois. J’ai vécu un très grand moment de sport

crédit R. Goude

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APRES SOTCHI ON FAIT QUOI ?

Les Jeux Paralympiques de Sotchi se sont achevés il y a quelques semaines maintenant avec une équipe de France brillante, (12 médailles, cinq en or dont quatre pour la seule Marie Bochet), et un suivi de la compétition de la part des médias français jamais vu auparavant.

Retransmission des épreuves en direct tous les jours, infos régulières dans de nombreux médias nationaux, tournées des plateaux télés et radios au retour en France, tout le monde a entendu parler au moins une fois de ce qui s’était passé lors de cette parenthèse paralympique.

Après les Jeux d’été de Londres en 2012 qui avaient déjà fait franchir un cap médiatique à la famille handisport tricolore, Sotchi a ainsi montré que ces athlètes faisaient à présent partie du paysage sportif français à part entière. Un peu comme un jeune chanteur qui sort son premier album avec succès et qui confirme deux ans plus tard avec un second opus qui l’installe durablement dans les charts.

Marcel Hug , champion du monde du marathon à Lyon en 2013, sera présent au marathon de Paris le 6 avril (crédit photo Florent Pervillé)

(Marcel Hug , champion du monde du marathon à Lyon en 2013, sera présent au marathon de Paris le 6 avril -crédit photo Florent Pervillé)

Comment ne pas être satisfait de la mise en avant de ces sportifs qui récompense leur travail et leur talent mais qui récompense également tous les bénévoles, dirigeants, entraîneurs qui s’investissent depuis tant d’années ?

Et maintenant ? Que fait-on ? On attend les Jeux de Rio en 2016 et on met de côté toutes les compétitions nationales et internationales qui vont avoir lieu jusque-là ? On achète le deuxième CD du jeune chanteur et on ne va pas le voir en concert ? Bien sûr que si !!

Le Handisport existe entre deux paralympiades et il est même très vivant de par ses championnats de France, d’Europe, du monde, ses tournois, ses sports-co, ses compétitions de jeunes ici ou ailleurs. Evidemment, on n’est pas obligé de s’intéresser à tout ! On ne va pas non plus écouter tout le temps en boucle le même CD ! Il y a d’autres artistes très bons aussi !!

Mais si on aime le sport, il serait dommage de passer à côté d’une compétition régionale au stade municipal pas loin ou d’un mondial sous la voûte d’une grande salle. Alors mettez-vous en veille de la bonne info et, en attendant le troisième album du jeune chanteur qui sortira sous le ciel carioca en 2016, offrez-vous quelques concerts privés acoustiques pas loin de chez vous, ils sont souvent très bons…

Au fait, ce dimanche à 8h35 départ du Marathon de Paris fauteuil, dix minutes avant les valides, sur l’avenue des Champs Elysées, commencez par ça il va y avoir les meilleurs mondiaux…