L’Euro de volley sourd qui se tient à la Halle Carpentier de Paris (www.volley-sourd.fr/paris2015/fr), va connaître ses lauréats féminins et masculins vendredi 10 juillet et samedi 11 juillet, puisque les demi-finales et finales vont se disputer après dix jours de compétition. (D’ailleurs visualisez la vidéo ci-dessous avec une belle Marseillaise interprétée en langage des signes par l’équipe de France de volley sourd).
Alors que le film « la famille Bélier », qui raconte l’histoire d’une jeune ado dont les deux parents sont sourds, a connu un joli succès au cinéma et a mis en avant la réalité de ce handicap, la tenue de cette compétition de volley sur le sol français permet de mettre en avant le sport sourd en France mais aussi à l’international. Car à côté du Handisport, handicap physique, du Sport Adapté, handicap mental, il existe des compétitions bien organisées et réservées aux personnes souffrants de ce handicap auditif.
En France, depuis 2008 le sport sourd est organisé par la Fédération Française Handisport qui a mis en place une commission chargée de développer les différentes pratiques sportives à destination des personnes qui ont montré, lors d’un audiogramme, une perte auditive minimum de 55 décibels aux deux oreilles. Il existe de nombreux championnats de France, à l’international bon nombre de championnats d’Europe et tous les quatre ans sont organisés des Deaflympics d’été et d’hiver, jeux mondiaux réservés aux sourds, où la France a notamment ramené 11 médailles lors de la dernière édition estivale en 2013. Pour plus d’infos n’hésitez pas à vous rendre sur le site de la FFH (www.handisport.org/) qui vous donnera bon nombre de renseignements.
Mais comment déceler, quand on est un spectateur valide, le handicap du sportif sourd quand il frappe la balle en tennis, smashe au volley ou termine son 400m ? Sa surdité est-elle vraiment un handicap dans sa pratique sportive ? C’est légitime de se poser cette question, d’ailleurs tant de personnes se la posent également sur d’autres types de handicap. Oui, être sourd c’est un handicap et même dans le sport. Comment ne pas considérer que ne pas entendre l’autre, ne pas communiquer oralement avec lui n’est pas un obstacle à la pratique sportive ?
Le sportif sourd doit être en perpétuelle concentration pour regarder ce qui se passe autour de lui car de fait il ne peut rien anticiper et appliquer à l’oreille. Cela génère un stress et une fatigue supplémentaire. Le départ en athlétisme si facile au coup de feu pour un valide ? Pas simple pour le sourd ! Les appels entre les volleyeurs valides pendant un point ? Pas simple pour le sourd ! Bref des exemples il en existe pleins !
Mais la Langue des Signes Française est un fantastique moyen de communication pour les sourds entre eux et pour communiquer avec les valides. Il existe aussi des méthodes simples pour faire passer les messages (regarder le sportif sourd bien en face, mimer des exercices, écrire et montrer en amont ce que l’on veut que le sportifs fasse,…).
Alors vendredi et samedi, et d’autres jours pour d’autres compétitions, allez faire un tour à la Halle Carpentier pour voir ces volleyeurs et sportifs en découdre !! Et oui j’emploie forcément le mot « sportif » car qu’est-ce vous croyez encore, qu’ils n’ont pas le niveau ??? Déjà ils ont un niveau technique que bon nombre de volleyeurs valides voudraient avoir et puis….allez, cet été pendant votre beach-volley entre campeurs sur la plage, bouchez-vous les oreilles et faites un petit match comme ça…à mon avis ça va vous surprendre et il n’est pas dit que vous puissiez défendre votre titre inter-campings si vous n’élevez pas votre niveau de jeu….à l’image d’un sportif sourd !
Pour terminer, message personnel au petit Yann car même s’il m’entend pas quand je lui parle : « on se fait bien marrer tous les deux hein mon ptit gars ?! »