Vic en Béarn

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Carter, Slade, Smith, Nonu. La marque noire fait recette. Un champion du monde en haut de l’affiche et parfois deux, comme c’est le cas pour Pau. Les premiers rôles sont désormais distribués et la terre du bon maire François en récolte davantage que les autres. Le All Black n’est pas bon marché mais la Section a décidé de mettre les bouchées doubles pour animer son milieu de terrain. Ailleurs, à Montpellier et à Bordeaux, on attend de voir à l’œuvre les Springboks et les Wallabies. Le Vert galant, lui, vérifie son total.

Dès qu’il a posé le pied sous les Pyrénées, Colin Slade s’est écrié, en conférence de presse : « Ca ressemble à la Nouvelle-Zélande. » Opération marketing et communication bien menée. Associer ainsi le Béarn et l’île du long nuage blanc aura peut-être de quoi susciter des vocations à terme, court ou moyen, dans le cas, fort probable, où d’autres All Blacks ou à défaut de simples kiwis seraient tentés par l’aventure paloise, pour peu que la Section se maintienne, ce qui n’est pas gagné d’avance dans un bas de tableau relevé.

Slade et Smith au Hameau, ça me rappelle ma rencontre avec Vic Yates à Awanui*. Nuit tombée, bar entre deux villages en bord de forêt, au croisement de départementales. Odeurs de parfum bon marché, de bière renversée sur la moquette épaisse, de poussière collée au bois des étagères encombrées de bouteilles d’alcool aux trois-quarts vide, et d’urine quand la porte des toilettes, à battants, s’ouvre pour laisser entrer ou sortir un client. Pénombre. Le son mat d’une canne de billard sur la boule. Les murmures de discussion. La télévision allumée.

Vic Yates est au bar. Accoudé. Un colosse de presque soixante-cinq ans qui en parait quinze de moins. Taillé comme Benoit Dauga, dur comme Marc Cecillon, le visage de Jack Palance. Grand donc, costaud, émacié. Une petite poignée de sélections avec les All Blacks alors qu’il en aurait mérité dix fois plus. Passé au XIII pour subvenir aux besoins de sa famille. Et surtout fâché avec le capitaine emblématique de l’époque, le pilier Wilson Whineray qui deviendra Sir. Une vie comme un roman, hachée comme le torrent de Délivrance. Sacrée rencontre.

Cinq pintes plus tard, Vic Yates me raconte qu’il a failli jouer à Pau et me demande comment va François Moncla. Il évoque la tournée de l’équipe de France en 1961 à l’issue de laquelle le capitaine tricolore et lui scellèrent brièvement une amitié durable malgré l’éloignement. Il a apporté une lettre, froissée par le temps, écrite par François « Les Bas Bleus » de retour en France dans laquelle il est question qu’il vienne jouer pour la Section Paloise. Vic Yates m’avoua qu’il a hésité longtemps mais finit par se rendre à l’évidence : ses parents et sa famille avaient besoin de lui ici, dans le nord de l’île du nord. Il resta à North Harbour et Whangarei.

Cette lettre était pour lui une ouverture sur l’ailleurs quand sa vie commença à basculer du mauvais côté. Elle lui rappelait qu’il avait été quelqu’un, qu’on aurait aimé jouer à ses côtés, là-bas, en France, à Pau, une ville sous les Pyrénées. Et Moncla avait ajouté : « Dans une région, le Béarn, qui ressemble un peu à la Nouvelle-Zélande. » Colin Slade n’a jamais lu cette lettre, Vic Yates est décédé il y a maintenant sept ans, il fallut attendre 1970 pour que deux All Blacks, l’ailier Mike O’Callaghan et le demi de mêlée Chris Laidlaw jouent en France – l’un à Poitiers, l’autre à Lyon. Le Béarn, lui, s’y est mis avec beaucoup de retard. Je ne sais pas si François Moncla se rend régulièrement au Hameau mais s’il n’y est pas, un peu de lui et de Vic s’y trouvent. On porte toujours l’histoire des autres quand on enfile un maillot.

Vic Yates était maori. Bagarreur, colérique, éruptif, susceptible mais aussi généreux et chaleureux. Il avait entendu dire que Christian Califano s’était fait tatouer. Hommage à une culture dont l’ancien tricolore est devenu l’ambassadeur en France après avoir été le pilier des Auckland Blues en Super 12. Christian, qui porte l’âme des guerriers sur la peau de son dos, était à Pau il y a peu, à l’invitation du club qui fêtait son retour dans l’élite et le début de sa saison aux milieu des sponsors. Sans Conrad Smith ni Colin Slade. Le rugby aime boucler ainsi des cercles vertueux.

* Rugby Land (éd. Philippe Rey, 2011)

66 réflexions au sujet de « Vic en Béarn »

    1. Tautor

      pour avoir le physique qu’il avait à 20 ans, avait-il pris des substances illicites ? On ne le saura probablement jamais. Plus intéressant, c’est de savoir qu’en 1999, il prenait des traitements sans être dialysé … ce qui laisse la porte ouverte à la suspicion … Restes à savoir avec exactitude quand la maladie a t-elle été découverte ? EPO ou pas EPO avec les contrôles urinaires de l’époque aucun d’être contrôlé positif !
      L’EPO peut être prescrite dans certaines maladies, avec des autorisations et sous contrôle médical aujourd’hui. A l’époque souvenez vous Amstrong commençait déjà son règne sous l’EPO et autres substances illicites sans être inquiété.
      En général, retenez que quand l’EPO relève d’une prescription médicale, c’est que vous n’êtes pas brillant et que faire du sport de haut niveau devient utopique ..
      Tautor

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  1. Quelqu'un

    Au début des années 80 un futur Allblack avait fait un pas à 17 ans en ne choisissant pas les pieds des Pyrénées mais la Haute BIGORRE dans la la Vallée d’AURE…Le jeune Frano BOTICA concurrent de FOX avait joué à Saint Lary pendant 2 ou 3 ans et avait apprécié » la vie à la Montagne » lui qui fût le premier joueur de la province de North Harbour à endosser le maillot des All Blacks.

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  2. Marc Germain

    Cher Richard ,
    ce petit moment d’écriture et d’émotion m’a fait penser à Denis Lalanne ou bien à un extrait de Kleber Haedens ou autre écrivain de cette confrérie qui nous écrivais des mots d’aventures , de cape et d’épée et d’émotions. Je ne fais aucune comparaison, juste un ressenti …
    Je ne peux relire Adios , étant passé il n’y a pas longtemps par les mêmes chemins , mais « l’été finit sous les tilleuls « , oui qui nous plonge dans cette nostalgie et dans l’amour d’une France que les moins de 50 ans n’ont pas connu ou si peu.
    les Blacks sont nos chevaliers des temps moderne , allant de château en château pourfendre l’Anglois ou le vil maraudeur qui se couche au premier contact.
    J’aime cette idée de top 14 avec ces étrangers du sud ( mais pas trop quand même) qui nous apportent leur vie si différente de la notre , leurs cultures dont certaines dont nous pourrions nous inspirer et qui nous apportent aussi ce brin de folie qui parfois nous manque; Bakkis Botha pouvait être odieux , mais quel combattant sur le pré ….
    J’ai aimé Pau et tout ses environs pour y avoir passé l’année 72/73 et pour y avoir senti tout ce que les Pyrénées pouvaient me donner de beau et de bon.
    Je vous souhaite a tous un bon week end
    Marc

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    1. Jan lou

      Ah, Kleber Haedens,censuré par mon grand père, verboten! Heureusement qu’une Gariguette avant l’heure, Héraultaise , la pauvre, iconoclaste et passionnée, nous a remis sur le sentier des Hussards.De la au cousin de province, puis Monsieur Denis, (50 ans de fidélité pour ma part), et sa nostalgie paloise du dernier Midol,la boucle est bouclée, non?
      Allez, quoi de plus bô que Pau, Otago ?

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        1. marc germain

          Cher Tautor
          a nos ages nous pouvons nous tutoyer , cela fait plus djeun’s …..ahahaha
          Oui je parle du Cali qui est venu vivre ne corse , le fano bien connu , et non de nos innombrables « calif » qui attendent leurs postes demain au soir des élections….
          Amitiés cher ami
          Marc

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  3. Tautor

    Dédicace Frédéric,
    Rien n’est plus noir que le sang impur ! tu sais de quoi je veux parler …
    Alors ce soir, plus que le Béarn, plus que l’ovalie, plus que le jeu, plus que l’Amitié, plus que ta famille, la vie se passe du « Côté Ouvert » là ou le ballon circule jusqu’à l’aile … Que ce sang nouveau abreuve ton corps et qu’il irrigue tes veines de l’Amour que tu portes aux tiens …. le roseau rompt mais ne plie pas tel une mêlée arque-boutée qui repousse le mal et l’écrase. Le rugby est une passion et il n’y a rien de plus fort que la passion … » je sais » disait Gabin mais sait on tout avant de l’avoir vécu ? Hélas non !
    De Pascal, « du Cœur et de la Raison », on peut lire ceci « « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais par le cœur. C’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes (…) C’est sur ces connaissances du cœur et de l’instinct qu’il faut que la raison s’appuie et qu’elle y fonde tout son discours. » Dans les Pensées, il dit que « Dieu est sensible au cœur et non à la raison » … gardes cette dimension du sensible, celle qui nourrit le corps et l’esprit, celle en laquelle il faut croire davantage qu’à la raison …. En effet, le naturel sensible, d’homme à homme, ne peut consentir que des vérités démontrées. C’est pourquoi tu dois laisser parler ton cœur à défaut d’avoir raison et je te confirme que jamais je n’ai de raison de penser que le cœur ne relève pas du sensible bien au contraire. C’est le moteur de la vie, l’essence même de l’esprit et du vivant ….
    Le meilleur arrive … n’est ce pas Gariguette !
    Tautor

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          1. Tautor

            oups ! c’est du sang s’Azarète !!
            manque Iraçabal balle et Bénésis pastis …
            souvenir du 10 février 1973 au Parc victoire sur les AB avec un certain Kirkpatrick et chez nous Max Barrau Loumagnol !
            Tautor

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  4. Anonyme

    Je n’ai jamais très bien su pourquoi Vic Yates avait eu une carrière aussi courte, sans rapport avec son énorme talent, sorte de mélange de Michael Jones et de Doug Hopwood, rapides et inspirés en attaque, durs en défense, peut-être un peu « perso », mais il est possible qu’il devait prouver davantage que les autres. Devait être difficile à gérer, le gaillard.
    L’évoquer, c’est immanquablement penser à Nathan, autre maori de troisième ligne, en des temps où les Blacks étaient blancs, qui apportait un style beaucoup plus félin que celui des rudes fermiers à la Tremain ou Graham. Yates et Nathan préfiguraient en beauté la vague tatouée qui n’a pas fini de déferler, ascension sociale oblige.

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      1. pasdecal

        En tout cas, l’anonyme ne risque pas d’être mon ordinateur, doué d’une personnalité frondeuse que je vais finir par envier. Cela dit, Richard, votre réponse est attendue.

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        1. Richard Escot

          Elle est dans « Rugby Land ». Ce n’est pas que, mais c’est long a expliquer, détaillé, et difficile à résumer en une ou deux lignes pendant Toulon-Agen… cdlt

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  5. Damien

    Pour information Pau se situe en Bigorre et non dans le Béarn.
    Ce qui confirme que les Français sont des nuls en géographie.
    Sur le blog précédent un internaute a situé Castres Graulhet Gaillac
    Carmaux dans le Tarn et Garonne pour parler des origines arbitrales
    de Poite Romain.
    Tout le monde est excusé.
    Damien.

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    1. Tautor

      Damien,
      Pau est la capitale du Béarn demandes à Gaston Phoebus ou à Henri II de Navarre grand père d’Henri IV !!!!
      ma grand mère était béarnaise, née à côté de Pau ! pas vraiment bigourdane … revois quelques pages d’histoire et de géographie sinon Ravaillac va te tirer les oreilles !!
      Tautor

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    2. Richard Escot

      Juste depuis 1464. Damien, faut réviser avant de venir jouer. J’en ai lu des conneries, sur ce blog, mais celle-là j’avoue, c’est podium. Pau en Bigorre. Puting, les mecs à Bagnères et à Tarbes, ils doivent se bidonner. Et le Soumoulou qui sépare Bigorre et Béan , vous en faites quoi, vous ? cdlt

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                1. Gariguette

                  le truc marrant c’est que Graeme Allwright est Neo Zed ( mais à la base c’est un air du folklore US, Pete Seeger et Bob Dylan en ont écrit des versions …)
                  bref la Honhada ça se chante partout !

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          1. Richard Escot

            Ah, mon Tautor. « Vic en Bearn », on ne peut plus faire de jeu de mot, d’allusion, sans tomber sur un bas du front qui ne prend même pas le temps de lire la chronique jusqu’au bout. Terrible. Mais bon. Sur le coup, ça fait bizarre, mais après, finalement, on peut en rigoler.. Amitiés

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  6. BEARN65

    A l’époque, un peu avant le professionnalisme, les clubs de rugby amateurs allaient chercher des joueurs néo-zélandais, souvent des joueurs de seconde zone, pas les meilleurs éléments du pays.
    Vern Cotter avait été recruté par Rumilly je crois, ensuite il avait signé à Lourdes.
    Ces joueurs NZ, souvent des avants, apportaient leur force et leur expérience au pack.
    Aujourd’hui ce n’est pas une surprise que Pau ait recruté deux All Blacks pour amener de la vitesse à leur jeu. Il faudra juste qu’ils retrouvent une bonne conquête dont ils étaient les rois la saison dernière en PROD2.
    Pau méritait de revenir dans l’élite du rugby français, le plus difficile commence maintenant, retrouver une cohésion d’équipe avec deux champions du monde néo-zélandais.

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    1. Richard Escot

      oui, Béarn, et le triste et piètre match nul récolté à domicile face à une petite équipe du Racing ne plaide pas en faveur du maintien. Ca va être coton.

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  7. Philippe de la Fougère

    moi, il y a un truc qui me taraude, souvent d’ailleurs en ce moment.
    les joueurs blacks, sudaf et autres, une fois la carrière terminée, retournent à leur boulot : pilote d’hélico, agriculteur (y a ptet moyen de moyenner entre les 2), avocat, architecte, etc etc.
    Chez nous, c’est la dépression de la fin de carrière, le psy, le coach.
    sans doute, mon propos est-il déformé par le prisme de mon information mais les Mc Caw, Botha and co, le rugby fait partie de leur vie et nos vaillants pro français mettent-ils leur vie entre paranthèses ?
    ça n’a sans doute pas un grand rapport avec le succulent billet de notre ami Richard (qui a dit : fayot ?) mais tout de même, il y a une espèce d’homme tranquille (beau film aussi) d’un côté et une sorte de vie sur la brèche de l’autre alors que la vie n’est plus ni moins pénible des 2 côtés de l’hémisphère.

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    1. Tautor

      jadis les joueurs, amateurs éclairés, avaient tous un métier de la terre à l’artisanat, du bureau à l’activité libérale, les primes de matchs occultes servaient à la construction de la maison bien souvent ou à l’achat de quelques biens matériels … aujourd’hui la plupart se reconvertisse dans le rugby car tous sont diplômés de la FFR … quelques uns se démarquent néanmoins …. tout le monde ne s’appelle pas Titi ou Thomas …
      Tautor

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    2. Richard Escot

      Philippe, ils ne sont pas tous équipés pour entrer dans la vie active une fois leur carrière sportive terminée, les All Blacks. On en retrouve bcp entraîneurs. Comme les copains. Cdlt

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  8. Romain

    Ou est passé le blog annoncé ‘La nuit du Rugby’
    Depuis qu’il a quitté Toulouse, Novès a les jambes écartées.
    C »est la nouvelle mode ou alors c »est son age qui fait cela.
    Voir Photo du staff.
    Bon W.E à toutes et tous.
    Romain.

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    1. Richard Escot

      La phrase de Slade a été plus forte que la performance de Toulon, qui par ailleurs est bcp traitée sur Lequipe.fr. Par mes soins qui plus est… cdlt

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  9. pasdecal

    Je tape sur une lettre, le texte part !… Pas qu’il soit immortel, mais ça fait bêta. Donc :

    Il est vraiment remarquable de constater à quel point nos rencontres avec des joueurs néo-zélandais restent gravées dans les mémoires (à propos de comptoirs de bar, il faut avoir lu Espagnet tombant sur Dalton). Mon anecdote, donc :
    Février 1964, Bordeaux. Les All Blacks sont dans la dernière ligne droite de leur très longue virée en Europe, qu’il ont entamé… en octobre ; il ne leur reste plus guère que cette sélection du Sud-Ouest, le test de Paris et le bouquet final face aux Barbarians. Une dizaine de joueurs en blazer sont attablés au Régent, la terrasse chic de l’époque (aujourd’hui pizzeria…). Parmi eux, se détache la tignasse rousse d’Arnold, incendie ambulant qui présente une autre particularité : il mesure 1,73m. Donc, plus petit que moi, donc pas trop impressionnant. Donc, j’y vais. Bafouillements de bonjours, visible étonnement du garçon qui se demande pourquoi lui, alors que Don Clarke et Brian Lochore sont assis à côté. Et la timidité, non ?
    Il m’invite à m’asseoir, quelques mots d’une exceptionnelle originalité dans un anglais parfait (vous me connaissez…) et Arnold me dit, « j’ai une heure, vous voulez me montrer Bordeaux ? ».
    On a fait le tour du Triangle (si je puis dire), avec coup d’oeil sur les Quinconces, je lui ai sorti les banalités d’usage sur la ville, il a apprécié qu’elle fut jadis anglaise et, près d’une heure plus tard, nous retrouvions le Régent. Pas un mot sur le rugby. Le lendemain à Lescure, je regardais Arnold marquer le premier essai.
    Pendant longtemps, j’ai rangé Arnold parmi les plus grands joueurs de tous les temps. Tu parles, c’était mon pote ! Quoi qu’il en soit, j’ai depuis ma petite idée sur ces Blacks, simples, sympas, encore capables de s’intéresser au monde après quatre mois de tournée en Europe. Surtout en lisant dans l’Equipe que tel ou tel Bleu avait le mal du pays dès son arrivée aux antipodes. L’esprit rugby ? Arnold. What else ?

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  10. Leopold

    Ne vous inquiétez pas pour Pau, le rugby y est bien enraciné, si la Section doit redescendre, elle restera en Pro D2 parmi les meilleures affluences et le meilleur public, comme l’année dernière et l’année encore avant, all black ou pas…histoire de culture, comme en 1961…

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  11. allan73

    la deferlante de joueurs blacks australiens pour sur de sacres joueurs mais pour moi c est l invasion une vague de refugies monetaires trop c est trop a quant un top 14 sans francais on s en approche malheureusement
    notre rugby merite mieux l importation d entraineurs blacks que le trop plein de joueurs etrangers
    bientot une franchise georgienne sponsorisee par un bon oligarque face a une autre sud africaine diamantee constituera un grand evenement de notre championnat j entends deja les collabos de canal se gousser de l affiche pour nous la vendre
    PAU SE GAVE DE BLACKS mais ne sauvera pas des meandres du top 14
    LE DU MANOIR etait porteur d un esprit et les equipes s y tenait le jeu de mains etait loue et recommande

    Répondre
  12. pasdecal

    Il est vraiment remarquable de constater à quel point nos rencontres avec des joueurs néo-zélandais restent gravées dans les mémoires (à propos de comptoirs de bar, il faut avoir lu Espagnet tombant sur Dalton). Mon anecdote, donc :
    Février 1964, Bordeaux. Les All Blacks sont dans la dernière ligne droite de leur très longue virée en Europe, qu’il ont entamé… en octobre ; il ne leur reste plus guère que cette sélection du Sud-Ouest, le test de Paris et le bouquet final face aux Barbarians. Une dizaine de joueurs en blazer sont attablés au Régent, la terrasse chic de l’époque (aujourd’hui pizzeria…). Parmi eux, se détache la tignasse rousse d’Arnold, incendie ambulant qui présente une autre particularité : il mesure 1,73m. Donc, plus petit que moi, donc pas trop impressionnant. Donc, j’y vais. Bafouillements de bonjours, visible étonnement du garçon qui a l’a demande

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    1. Vince, ...

      Tu nous fais languir, pasdecal… la suite, garçon ! avec deux noirs bien serrés, siyouplait!
      Faudrait peut-être songer à ouvrir un blog parallèle : « les belles histoires d’Onc’Ritchie et de ses potes »

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  13. Gariguette

    J’en connais un qui va dire qu’on est encore à ronger notre nonostalgie ! Mince alors le Du Manoir ! y’a même un stade qui a perdu ce nom … Mais justement faisons lui un sort à cette nostalgie . Bien ou mal ? Il paraît que c’est bien pour la santé de se nostalgier le mental ; en fait c’est » un pays où l’on se sent chez soi » pour les psys et qui bien sûr n’existe pas puisqu’il est fantasmé à coups de souvenirs, sensations, impressions . C’est ça la nostalgie « le désir d’on ne sait quoi » pour Saint Exupéry . Alors le pays du long nuage blanc serait-il ce pays fantastique des amoureux du rugby ? Est-il transposable chez nous grâce à qq specimens illustres ?

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  14. Antoine

    Je retrouve dans ces quelques lignes le plaisir que j’avais éprouvé à la lecture de « Rugby Land », un livre où il est finalement question de bien autre chose que du ballon ovale.
    C’est une marque noire en effet. Et elle est jaune côté bordelais avec des Wallabies en pagaille. Espérons que ces solides gaillards, venus pour le chèque plutôt qu’au nom d’une fraternité qui n’a plus guère cours dans notre rugby pro, s’épanouiront sur ces terres qui « ressemblent » à leur chez-eux, mais ressemblent seulement. Et qu’ils ne cèderont pas au maul du pays.

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    1. Richard Escot

      Serviteur, Guilhem… Hier soir, avec un whisky d’origine thaïlandaise. Si si… Très doux, fruité. Ca aide, le fruit… Cdlt

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  15. Tautor

    Richard,
    Vic Yates (« the Mirage ») fait penser à un vieux western ou le héros a perdu l’âme de l’aventurier pour la raison … le début d’un mort annoncée ou les regrets s’amoncellent au coin du bar d’année en année, verre après verre …
    La Nouvelle Zélande je ne connais pas .. mais Cuba oui ! en particulier le triangle du tabac analogie au robusto ou au double corona de Navarre ! Pied de nez à l’histoire puisque les cigares sont fabriqués dans la caserne des « Mousquetaires » à Navarrenx sous la coupe d’un béarnais pur souche !
    Alors on a tous rêvé d’être cow boy, d’être aventurier, de voyager .. combien de fois en voyant John Wayne, Dean Martin, Kirk Douglas … je me suis pris pour un héros devenu zéro au fil du temps … maintenant les westerns c’est du passé ! place aux « All Blacks Cow Boys » ceux qui vont apporter les nouveaux colts permettant de dégainer plus vite dans les défenses … mais aussi ceux qui vont importer une culture que nous renions tous les jours celle du travail, de l’abnégation, du plaisir à mouiller le maillot et de porter la « Fougère » comme ultime récompense d’un fruit bien mûr !
    Alors oui ne boudons pas notre plaisir de voir ces « new cow boys » du pays du nuage blanc nous gratifier de passes après contact, de faire revivre ‘l’intelligence situationnelle » et d’imposer aux entraîneurs une vision simple du jeu celle qu’on apprend plus à l’école !
    Merci aussi à Vic Vince d’avoir évoqué le Du Manoir flamboyant challenge du jeu à la main ou le « côté ouvert » faisait de l’ombre à un championnat poussif à cette époque là sans oublier le challenge de l’Espérance (pour une fois qu’on emploie un joli mot)
    Pau reverdit mais pour combien de temps car au « Total » l’or noir risque de s’épuiser et à ce jour on est plus « pré » du fond du puits que des geysers du pays au long nuage blanc …
    Tautor

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    1. Richard Escot

      Ah Tautor, les vieux westerns… L’homme qui tua Liberty Valance, La rivière rouge, Rio Bravo. Ca pourrait être du rugby aussi. Et sans doute aussi « les cow boys » qui vient de sortir, où les Indiens sont à Daech. A voir…
      Amicalement

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    2. Vince, ...

      Belle relance sur le Du Manoir, Tautor!
      J’en avais écorché le nom en évoquant un épisode écrasé de canicule landaise, alors qu’il était effectivement la fantaisie qui n’avait rien de militaire, l’exubérance des gros et la jubilation des gazelles.

      Et pourtant le rugby de l’époque, même s’il subissait déjà d’étouffantes intrigues agenaises fourbies par le ROI Ferrasse et ses sbires, ne connaissait encore (presque) rien de l’addiction au Return On Investment devenu le graal de sa version industrielle.

      Les historiens ou sociologues pourront le confirmer ou le démentir mais ce 1er tour du Du Manoir avancé au 15 août après-midi était déjà une première concession aux gens de communication, thuriféraires des synergies et autres marketing-mix: puisque les touristes parisiens et leur porte-monnaie étaient à Dax pourquoi ne pas leur vendre une compression du folklore indigène, accessible à leur inculture : lancer les fêtes taurines par un match de rugby en prélude à la parade d’ouverture…

      Quant à la finale ’99 du même Du Manoir, j.ai juste oublié de préciser que son nom officiel, déposé à l’INPI, était Coupe-de-France-de-Rugby-trophee-Yves-Du-Manoir-Challenge-H-pour-Homme. Un cadre sup’ de la mega agence de marketing (bankrupt plus tard) à laquelle la LNR naissante avait confié la commercialisation avait été détaché pour suivre Salviac et Lacroix à la semelle et s’assurer qu’ils employaient sans raccourci la terminologie copyrightée. Pour qui connaît l’humour corrosif des deux loustics, inutile de préciser que le cadre sup’ était au bord du suicide avant la fin du repas officiel d’avant match…

      Un grand plaisir à évoquer: ce match à Geoffroy Guichard marqua le retour du Rugby dans ce stade, pourtant inauguré au début des années 30 par un AS Montferrand contre le Stade Forezien Universitaire, le poofball ayant lui assuré… le lever de rideau! A cette époque hélas vite révolue, grâce notamment à l’un des deux dirigeants du mega club omnisports local, Henri Point, il y avait plus de licenciés au rugby que de pousse citrouilles… Certains connaisseurs des deux sports disent d’ailleurs que les qualités de l’equipe verte des seventies tenaient beaucoup des valeurs essentielles du rugby : talents individuels au service du collectif en mouillant le maillot… Cela devait être fort, puisque 40 ans après, cela perdure bien au-delà de la ville et même auprès de gamins nés bien après.

      Parfois je rêve que le rugby réaffirme ces valeurs ci ….

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    3. Gariguette

      « La captive aux yeux clairs » avec Kirk Douglas ; même qu’on lui coupe un doigt avec un couteau ( un gros) après l’avoir saoulé au whisky … et puis « le Train sifflera 3 fois  » parce que la violence n’est pas la solution ( demandez à Philippe son proverbe shinto, celui avec le moustique ) et la « rivière sans retour » Robert Mitchum qui drague Marilyn euh non c’est l’inverse …mais j’ai toujours préféré les Indiens aux cowboys parce qu’ils dansent avec les loups .

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      1. Philippe de la Fougère

        la flèche brisée, soleil rouge, les 7 mercenaires, des titres qui ont marqué notre jeunesse et on sortait dans le jardin le jeudi ou le mercredi suivant pour reproduire les scénarios avec nos flèches à ventouse.
        en parlant de Du Manoir, je me souviens d’une finale Dax Toulouse à St Léon à l’époque, aujourd’hui Jean Dauger, où les anciens refaisaient le jeu avec notamment le susnommé et Bala, Dourthe, et consorts. le match était une belle partie de jeu à la main, à savoir les frères Portolan d’un côté et le regretté Dominique Bouet en face. autant dire que l’on n’était pas dans l’esprit du challenge et la colère des anciens était vite retombée à l’occasion de leurs propres souvenirs de matches joués dans ce contexte.
        Evidemment, nous sommes heureux que les blacks retrouvent les paysages des Canterbury plains au pied des alpes neozélandaises et viennent gouter la quiétude de nos contrées.
        En espérant que nos staffs puissent mette en place un jeu qui les mettent en lumière parce que si on a des ferrari et que le circuit est limité à 130 km/h, on va vite s’endormir. Et comme nos gamins ne peuvent pas jouer en top14, au moins qu’ils prennent du plaisir à regarder ceux qui jouent…à leur place.
        allez pour le fun : c’est quand un moustique se pose sur tes couilles que tu t’aperçois vite que tu ne peux résoudre tes problèmes par la violence

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  16. Vince, ...

    Pur bonheur, à nouveau !
    Ces croissants béarnais du cercle vertueux d’échanges que nous propose le rugby me rappellent des rencontres avec quelques baby-blacks universitaires une nuit d’ouverture de feria à Dax. En Août ’88 (je crois) la phase finale de la coupe du monde universitaire (Première édition?) avait lieu à Dax et alentours, en même temps que la temporada locale. Les jeunes blacks venaient d’arriver de Béziers où ils avaient disputé le premier plateau.
    Je me souviens de leurs yeux écarquillés depuis le trottoir de chez Darc à observer la foule agglutinée au café Darrigade, bloquant complètement le carrefour et les avenues. Ils regardaient en particulier comme des extraterrestres les gosses de leur âge, en perfusion permanente et portative avec leurs cubitainers de rosé limé. Les yeux de mes 2 fils, 7 et 11 ans, étaient encore plus incrédules d’observer ces jeunes joueurs qui, sans être des géants, étaient impressionnants de densité et de force mais dont le visage, que le soleil biterrois avait encore davantage rosi, contrastait avec leur allure, tant il était encore poupin.
    Les dialogues furent limités (par mes talents de traducteur simultané, notamment) mais redonnèrent espoir à mes deux gosses qui se persuadèrent que leur différence de gabarit n’était que provisoire …

    Ces rencontres me rassurent sur le rugby dont j’avais vu l’après-midi même l’un des plus pitoyable dévoiement: un Dax – Stade Montois de premier tour de Dumanoir joué un 15 août à quinze heures entre deux équipes n’ayant effectué aucun entraînement, par une température où les médecins étaient débordés par les malaises de spectateurs ( y avait beaucoup de parisiens…) en tribune… à l’ombre!

    Les gros (à l’époque, c’était de vrai gros…) étaient tellement épuisés après un quart d’heure de « jeu » qu’ils n’avaient même plus la force de lever les poings assez haut pour se chicailler.

    Ce fut le dernier match de Dumanoir auxquel j’ai assiste avant la finale ’99 à Geoffroy Guichard, où le Stade Français de Philippe Gimbert (stéphanois) remporta son premier titre de l’ère moderne au détriment de Bourgoin de Marc Ceccillon, pour son adieu au maillot d’Aston Villa. Ce furent aussi de bond moments passés avec un autre dacquois, Th Lacroix et avec, Salviac, Guazzini, Laporte et quelques autres…

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    1. Richard Escot

      Vince,
      en fait il faut toujours croiser la route d’un Néo-Zélandais, si j’en crois ton commentaire. Pas faux. On a tous un All Black dans notre mémoire vive.
      Cdlt

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  17. Letiophe

    En tout cas ça ressemble de plus en plus à du Richard Escot, l’écrivain. De la densité, de l’histoire, des histoires.
    J’en suis encore à me questionner sur le double ou triple sens de « Le Vert galant, lui, vérifie son total. »
    Alors un ou deux verts galants à Pau, mais à l’UBB ce sont plutôt de verts All Blacks qui ont été recrutés cette année: http://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Le-neo-zelandais-simon-hickey-rejoint-l-ubb/597553
    Peut être une autre stratégie, payante elle aussi? (A l’UBB on se retrouve avec 4 ou 5 numéros 10!)
    Quand aux comparaisons de paysages, moi qui n’ai vu qu’un tout petit bout de la Nouvelle Zélande, ce qui m’a frappé le plus, c’est qu’en effet, j’avais l’impression en quelques kilomètres à peine, de me retrouver en Corse, puis dans le massif central, dans le midi, ou dans les Pyrénées.

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