« Une bonne piqûre de rappel ». C’est ainsi que plusieurs joueuses de l’équipe de France ont qualifié l’inattendu revers contre la Colombie (0-2) lors de leur deuxième match de poule dans cette Coupe du monde 2015. Les filles de Philippe Bergeroo, qui avait fait des choix forts pour affronter le Mexique en plaçant Necib et Thiney sur le banc et en titularisant Majri et Delie, ont bien retenu la leçon : être efficaces. Dès la 34e seconde, Marie-Laure Delie a donc trompé Cecilia Santiago, la gardienne de but d’un Mexique qui n’allait plus jamais sortir la tête de l’eau. Profitant d’un excellent centre de Thomis mal renvoyé par la défense, Delie a inscrit son 59e but en 88 sélections. Puis, c’est sur coup de pied arrêté que les Bleues ont brillé. Un corner qui a débouché sur un but contre son camp de Jennifer Ruiz bien aidée par Wendie Renard, montée comme d’habitude aux avant-postes, qui a préalablement touché le ballon de la cuisse (9e). Empruntée face aux Colombiennes, Eugénie Le Sommer a remis les pendules à l’heure en étant à la conclusion d’un superbe mouvement impliquant également Camille Abily et Élodie Thomis : un redoublement de une-deux qui a permis à Le Sommer d’inscrire son deuxième but de la compétition à la 13e minute. Après moins d’un quart d’heure de jeu, l’équipe de France menait 3-0 et avait enfin « montré son vrai visage » comme l’a souligné Amandine Henry, la meilleure joueuse de cette rencontre décisive, à l’issue de la partie. Le 4e but a été inscrit à la suite d’un coup franc d’Amel Majri repris par Marie-Laure Delie dont le tir a été détourné dans le but colombien par Eugénie Le Sommer (36e). Avec désormais 3 buts dans ce Mondial, la Bretonne n’a qu’une réalisation de retard sur la meilleure buteuse de la compétition, l’Allemande Anja Mittag (futur joueuse du PSG). En menant 4-0 à la mi-temps, les Bleues pouvaient voir venir et ont tranquillement mais sérieusement géré la deuxième période. La frappe de Veronica Perez (54e) a à peine fait broncher le banc tricolore. C’est finalement Amandine Henry qui a conclu la révolte tricolore en marquant l’un des plus beaux buts de ce Mondial à la 80e : une superbe frappe de 25 mètres qui est allée se nicher dans la lucarne des Mexicaines.
En huitièmes de finale, les Bleues retrouveront la Corée du Sud tombeuse de l’Espagne (2-1). Un adversaire que les Bleues n’ont affronté et battu qu’une fois : lors de la Coupe du monde 2003 aux États-Unis. De cette époque il ne reste qu’une joueuse : Laura Georges, 19 ans et titulaire en défense pour cette rencontre.
Le top : Amandine Henry
Son duo avec Camille Abily a mis au supplice le milieu de terrain mexicain qui n’a pas vu le jour. Amandine Henry a sans doute réalisé ce mercredi le meilleur match de sa carrière internationale qui ne compte que 43 sélections. On ne va pas revenir sur le passé et les raisons de ce nombre de capes aussi peu élevé. Ce qui est intéressant, c’est de regarder l’avenir et ce que cette joueuse de 25 ans seulement peut encore apporter à l’équipe de France. Face aux Anglaises, elle avait déjà réalisé un excellent match. Contre la Colombie, son absence au milieu de terrain pendant plus d’une heure s’était cruellement faite ressentir. Malheureusement, si son entrée avait rééquilibré l’entre-jeu français, elle n’avait pas permis à l’équipe de France de s’imposer. Face au Mexique, Henry a laissé parler tout son talent. Présente à la récupération, la numéro 6 des Bleues s’est montrée précise et appliquée dans le jeu court comme dans le jeu long ce qui a permis à Thomis et Majri de se mettre dans des positions idéales pour attaquer. Après avoir tenté de loin à la 19e puis la 22e minute sans succès, elle a de nouveau pris sa chance à dix minutes de la fin. Cette fois-ci, elle a nettoyé la lucarne de Santiago, s’offrant au passage l’un des plus beaux buts de cette phase de poule. Si la paire Henry-Abily continue de fonctionner aussi bien, la France ira très loin dans cette compétition.
Flop : L’équipe mexicaine
Camille Abily l’a dit elle-même après la rencontre. « Le Mexique n’a pas non plus fait un grand match, il faut relativiser même si c’était important de marquer ». C’est un adversaire plutôt faible qui s’est présenté mercredi face aux Bleues à Ottawa. Malgré le nul obtenu lors du premier match face à la Colombie (1-1) et après avoir tenu tête aux Anglaises (1-2) lors du deuxième match, l’équipe de Leonardo Cuellar n’a rien montré lors de cette troisième rencontre et quitte la Coupe du monde par la petite porte. Dépassées dans tous les domaines du jeu, les Mexicaines n’ont jamais su se mettre en valeur dans cette ultime partie et terminent dernières du groupe F.