Que les footeux arrivés ici en raison du titre (racoleur je le consens) ne m’en veulent pas, on ne vas pas parler de l’ancien joueur du PSG et du carré magique des Bleus 86 dans cette new news. Ni même de foot (sacrilège). Hop hop hop, ce n’est pas une raison pour filer, on parle de grand sport et de grands sportifs.
Quand on s’intéresse à autre chose qu’au foot, Luis, c’est aussi et surtout Vincent Luis, 26 ans, l’un des meilleurs triathlètes de la planète et grand espoir de médaille aux prochains Jeux olympiques de Rio. Si je vous en parle maintenant, c’est pour vous signaler le lancement de la saison mondiale de triathlon, ce week-end à Abu Dhabi. Installé dans le programme olympique depuis 2000, dans son format 1500m de natation, 40km de vélo et 10km de course à pied (environ 1h50 d’effort), le triathlon pourrait offrir à la France de bien belles satisfactions dans 5 mois. Vincent Luis, 3e de la World Triathlon Series l’an dernier (le championnat du monde disputé sur 8 courses partout dans le monde), vainqueur d’une étape à Hambourg et plusieurs fois sur le podium, s’affiche comme le principal atout. Une médaille de Vincent qui s’entraîne au CREPS de Reims, ajoutée à une autre de sa compagne cycliste Pauline Ferrand Prévot en VTT et/ou sur route, pourrait même ravir les médias friands de belles histoires. Mais le triathlon français, n’a pas que Vincent Luis dans sa manche. Il n’est pas le seul à pouvoir briller.
Hauss, un supplément d’âme
Avec lui, David Hauss, quatrième à Londres en 2012, a lui aussi une magnifique carte à jouer. L’été dernier, en Suisse, pays de son épouse Mélanie elle aussi triathlète professionnelle, le Réunionnais, entraîné sur son île par son père Joël, a remporté le titre européen. David (au passage un super mec), s’est aussi fait remarquer lors du relais mixte. Dernier relayeur tricolore, il a surpris tous ses adversaires en partant pieds nus sur les 1650m de course à pied pour gagner les quelques précieuses secondes de la transition. Ses concurrents n’ont jamais pu combler le petit écart créé par ce coup de génie. A 32 ans, « Dada » aura en plus en lui une force supplémentaire.
Très proche de Laurent Vidal (5e des JO de Londres), disparu en novembre dernier d’un problème cardiaque à seulement 31 ans, Hauss, licencié cette année à Liévin, l’ancien club de Laurent, trouvera à coup sûr une énergie supplémentaire au plus profond de lui même. Un supplément d’âme pour honorer la mémoire de son ami dont la disparition a bouleversé tout le milieu du triathlon mondial qui appréciait tant le champion que l’homme. Pour l’ouverture de la saison, la fédération internationale (ITU) a d’ailleurs décidé d’attribuer le dossard numéro 1 à Laurent.
La saison 2015 a permis à Vincent Luis et David Hauss, respectivement 2e et 4e du Test Event de Rio l’an dernier, de remplir les critères de sélection définis par la FFTRI et sont donc sélectionnables. Le troisième quota français chez les hommes (le maximum) reste encore incertain. Pierre Le Corre et Dorian Coninx devraient se le disputer. Chez les filles en revanche, la situation est moins brillante. Tokyo 2020 semble davantage dans le viseur. Pour Rio, il faudra d’abord aller chercher des gros points en début de saison pour espérer décrocher un quota. Emmie Charayron et Audrey Merle semblent les mieux placées pour aller chercher un billet.
Les deux leaders tricolores ne participeront pas à la la première manche mondiale ce samedi. Ce dimanche, au Mans, Luis, sociétaire de l’EFSRA Reims en athlé (il court en triathlon sous les couleurs de Sainte-Geneviève des Bois, son club depuis de nombreuses années (après Vesoul)) devrait prendre le départ des Championnats de France de cross. Vainqueur des inter-régions il y a trois semaines dans le Nord en survolant les 12 km, il sera même surveillé de très très près par les spécialistes de la discipline. Il retrouvera le circuit planétaire du triple effort, au Cap, le 24 avril. David Hauss effectuera pour sa part sa rentrée en Australie le 12 mars sur la Coupe du monde (niveau 2) de Mooloolaba dont il est le tenant du titre, avant la WTS de Gold Coast, le 10 avril, toujours en Australie.
Rendez-vous le 18 août
Mais la date cochée en rouge dans le calendrier de tous les triathlètes, c’est bien évidemment le 18 août. Les Britanniques avec les frères Alistair et Jonathan Brownlee (1er et 3e des JO 2012), les Espagnols avec Javier Gomez Noya (vice-champion olympique et cinq fois champion du monde) et Mario Mola, quelques inévitables Australiens et Néozélandais, le Sud-africain Richard Murray et bien évidemment les Français se livreront une lutte forcément intense. La France n’a jamais remporté de médaille en triathlon… Il est temps de combler cette « lacune ». Hâte hâte hâte de vivre ça !
Pô pô pô : Ste-Geneviève n’est pas le club de toujours de Vincent Luis ! Il me semble qu’il a commencé du côté du GTV Vesoul, non ?
oui je te l’accorde… disons son club depuis longtemps ;)… je te le rajoute parce que c’est toi 😉
C’est toujours un bonheur de lire les textes de Pascal Boutreau : exactitudes, humour, passion, des précisions toujours bien senties…bref une plume élégante qu’on prend plaisir à suivre.
C’est toujours un bonheur de lire les textes de Pascal Boutreau : exactitudes, humour, passion, des précisions toujours bien sentis…bref une plume élégante qu’on prend plaisir à suivre.