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TIMESTAMPS
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Au soir de la 30e journée de Championnat de Division 1, dans le vestiaire nantais, Henri Michel a le sourire. le FC Nantes, vainqueur du FC Metz 1 à 0, reste solidement accroché à sa première place. Avec… 44 points, les Canaris en comptent six de plus que leurs adversaires les plus dangereux à leurs yeux : Saint-Etienne. Le capitaine nantais regrette cependant que les Stéphanois ne jouent plus en Championnat. Loin de leur en vouloir, c’est plutôt aux instances fédérales qu’il s’en prend : « On peut regretter que les dates du Championnat n’aient pas tenu compte davantage de la Coupe d’Europe parce que je me demande ce qu’il va rester de la régularité de l’épreuve à l’arrivée. Dans leur course handicap, les Stéphanois auront quand même un avantage : ils sauront très précisément ce qu’ils ont à faire. Psychologiquement, c’est important. »
« Les Stéphanois ont, pour l’heure, d’autres soucis en tête, et ils ont six points de retard sur nous. Leurs trois matches, il faut quand même qu’ils les gagnent ! »
Ce jeudi 1er avril, Roger Rivière est mort et le cyclisme avec lui à Saint-Etienne. La joie des Stéphanois engendrée par la victoire des Verts contre Eindhoven la veille contraste singulièrement avec la disparition à tout juste 40 ans de l’un des meilleurs coureurs cyclistes français. La triste nouvelle s’est alors répandue dans la ville comme une traînée de poudre. Ce fils d’ouvrier né et élevé modestement dans un quartier populaire de Saint-Etienne était l’un des fleurons de la région. Sa carrière s’est arrêtée le 10 juillet entre Millau et Avignon lors du Tour de France 1960 lorsqu’il a été terrassé par une chute dans le col du Perjuret qui a mis brutalement fin à sa carrière. Physiquement handicapé depuis seize ans, il vivait à Saint-Galmier. Les Stéphanois étaient attachés à cette figure locale qui avait été propriétaire d’un restaurant, le « Le Vigorelli ». Ses succès ont donné aux Stéphanois la passion du vélo. Lire la suite →
Ce mercredi soir, l’AS Saint-Etienne s’est imposée 1 à 0 contre le PSV Eindhoven grâce à un coup franc de l’omniprésent Jean-Michel Larqué dès la 15e minute. Les 40 000 supporters fous de joie se sont alors levés comme un seul homme. Ils ont cru que ce but allait sûrement en appeler d’autres. Jusqu’à la fin de la rencontre, ils ont poussé, hurlé, chanté mais le score, lui, n’a plus évolué.
Une du quotidien L’Equipe, 1er avril 1976.
Ce succès laisse toutefois un goût d’inachevé pour Robert Herbin et ses joueurs. ils n’ont pas réussi à se mettre à l’abri avant le match retour. Le public connaisseur du stade Geoffroy-Guichard ne s’y est pas trompé. Au terme des quatre-vingt-dix premières minutes, les joueurs ont quitté la pelouse dans un silence qui en dit long. Malgré une débauche d’énergie incroyable, ils sont conscients que leur victoire n’en est pas tout à fait une. Exaspéré par la situation, Oswaldo Piazza, de colère, lâche un cinglant : « On dirait que personne n’aime Saint-Etienne ! »
Le contraste avec les Hollandais est alors saisissant. Ces derniers, à l’image de leur entraîneur, rayonnent en pensant déjà au match retour à Eindhoven. Comme si cette défaite par le plus petit des scores les satisfaisait pleinement. Ivan Curkovic qui possède une grande expérience des matches européens, aime à répéter : « En Coupe d’Europe, c’est presque inévitablement la meilleure équipe qui se qualifie, quel que soit l’ordre des matches. » Le 15 avril, ses coéquipiers espèrent donner raison à leur gardien yougoslave.
Spectateurs : 38 676. Recette : 1 458 266 F. Arbitre : M. Delcourt (BEL). But.- Larqué (16e).
SAINT-ETIENNE : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Farison – Bathenay Larqué, Synaeghel – Rocheteau, H. Revelli, P. Revelli. Entr. : Herbin. PSV EINDHOVEN : Van Beveren – Poortvliet, Krijgh, Van Kraay, Deykers – Stevens, W. Van de Kerkhof, Van der Kuylen – R. Van de Kerkhof, Dalqvist, Edstroem. Entr. : Rijvers.
Contre le PSV Eindhoven, Ivan Curkovic a gardé sa cage inviolée et préservé les chances de Saint-Etienne avant le match retour.
« Pas grand-chose à reprocher à mes joueurs »
Robert Herbin veut montrer l’exemple. Pour cela, il ne laisse ressortir aucun sentiment de joie et encore moins d’abattement. « Le match a tenu ses promesses. Je suis simplement déçu par le score proprement dit, explique l’entraîneur stéphanois. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs qui ont accompli à mes yeux une de leurs meilleures premières mi-temps en coupe d’Europe. Je regrette donc tout simplement que nous n’ayons pas pu concrétiser davantage notre domination au cours de cette période. Saint-Etienne, demi-finaliste de la Coupe d’Europe pour la deuxième saison consécutivement, ce n’est pas le fait du hasard. N’avoir concédé qu’une seule défaite sur ses sept derniers matches européens est assez éloquent pour prétendre aujourd’hui pour prétendre aujourd’hui que ce club a ouvert la voie du succès à tout le football français. »
« Rien n’est fini, je puis vous l’assurer, et je préfère même une victoire par 1 à 0 plutôt qu’une victoire par 3 à 1 ! »
Robert Herbin
Jean-Michel Larqué, l’auteur du but de l’espoir, paraît moins abattu que ses coéquipiers. Il pense que Saint-Etienne peut créer l’exploit en allant chercher sa qualification à Eindhoven. En bon capitaine, il voit même de bonnes raisons d’y croire : « En demi-finale de Coupe d’Europe, il ne faut pas s’attendre à une grosse différence. Regardez d’ailleurs du côté de Madrid. Ce 1-0 vaut davantage d’ailleurs qu’un 2 à 1. Il équivaut presque, à bien y réfléchir, à un 3-1. »
Hervé Revelli s’est bien battu dans des conditions peu évidentes.
Les Bataves repartent au pays des tulipes avec un seul but de retard. Ils peuvent tirer une fière chandelle à leur gardien Van Beveren. Sans un réflexe étonnant de leur gardien de but, Patrick Revelli aurait alors creuser un écart plus confortable pour son équipe. « Ce but, j’y ai cru, dit Larqué. Je l’ai vu. Malheureusement, Patrick a trop bien frappé son ballon. Comme il fallait le faire, mais Dieu que c’est dommage qu’il n’ait pas mis un pointu. Maladroitement… »
« J’ai vu le trou… »
Patrick Revelli a donc échoué là où Jean-Michel Larqué a trouvé la faille et fait soulever tout un stade. Très entouré dans le vestiaire, le capitaine stéphanois répète inlassablement comment il a réussi le coup parfait. « Hervé m’a dit : je passe le pied par-dessus le ballon sans le toucher. Nous avions vingt, trente fois répété à l’entraînement cette combinaison. J’ai vu le trou… et la balle au fond des filets. Ca partait bien… »
L’Equipe, 1er avril 1976.
Christian Lopez a été plusieurs fois déterminant devant le Suédois Edstroem. Le libero stéphanois est confiant avant le match retour. « L’essentiel était de ne pas encaisser de buts à domicile et nous y sommes parvenus. Un résultat nul suffit maintenant à notre qualification, difficile certes mais pas impossible. »
Les Hollandais sont confiants
Dans le vestiaire d’à-côté, si l’on se garde bien de dire que la route pour Glasgow est dégagée, on y pense fortement. A commencer par le président d’Eindhoven, M. Groeneweld : « Je ne crois pas verser dans un optimisme béat en affirmant que notre qualification est maintenant, sinon dans le sac, du moins au bout du tunnel. »
Un peu plus loin, Kees Rijvers ne cache pas lui aussi sa satisfaction du résultat. « Il y a parfois des défaites qui sont des victoires. Dire que je n’ai jamais tremblé au cours de cette première manche serait contraire à la vérité, et j’admets, par exemple, que le tir que Rocheteau a décoché au début de l’ultime quart d’heure aurait fort bien pu faire mouche. J’ai atteint mon objectif et je suis assez rassuré quant à la suite des évènements. »
Kees Rijvers est satisfait du résultat. Pour lui, son équipe est favorite pour le match retour.
Avant de quitter un lieu et une ville qui l’ont adulé durant plusieurs années, il tient à rendre un hommage appuyé aux Stéphanois dans leur ensemble : « J’ai trouvé l’ambiance stéphanoise formidable. On ne voit pas souvent un public porter aussi bien son équipe. Les supporters des Verts que je connais bien ont été remarquables en ce domaine. J’avais prévenu mes gars que l’atmosphère de tension qui régnerait dans le stade serait chaude et défavorable pour eux, mais j’avais également pris soin de leur recommander de ne pas s’en faire une… montagne. Nous avons passé aujourd’hui une soirée fort agréable. Le match a été bon et chaque équipe a eu sa mi-temps. La première pour Saint-Etienne et la seconde pour PSV. Quoi demander de plus ! »
Aimé Jacquet, venu en voisin de Lyon, n’a pas regretté de s’être déplacé jusqu’à Saint-Etienne. « J’ai eu l’impression qu’aucune des deux formations n’est allée au fond d’elle-même et notamment les hommes de Robert Herbin m’ont paru plus en retrait que d’habitude et se sont livrés moins que précédemment. »
« Je n’hésite pas à affirmer que les chances stéphanoises demeurent intactes. »
Aimé Jacquet
Matignon félicite les Verts
Au fil des minutes, les télégrammes commencent à affluer au siège du club. Sur celui de Jacques Chirac, Premier ministre et grand amateur de football, on peut lire : « Bravo pour votre magnifique victoire, l’équipe de Saint-Etienne a fait honneur au sport français. Je vous souhaite bonne chance pour le match retour. Meilleurs sentiments. »
La fête malgré tout
Les supporters des Verts ont fêté la victoire, la dernière à domicile de cette campagne européenne 1975-76. Mais contrairement à l’exploit contre Kiev, il n’ont pas joué les prolongations jusqu’au petit matin. Les klaxons ont bien retenti dans le centre-ville mais très vite, la cité stéphanoise a retrouvé son calme. Les cafetiers n’ont pas eu à faire la journée continue même si certains ont baissé leur rideau de fer plus tard que prévu. Au petit matin, l’un d’eux, qui avait proposé à ses fidèles clients de venir suivre la rencontre dans son établissement, déclarait amusé :
« S’ils avaient marqué deux buts de plus, les clients d’hier me vidaient la cave et me cassaient la barraque… Ouf ! »
Un cafetier de Saint-Etienne
L’Equipe, 2 avril 1976.
Thierry CLEMENCEAU
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Pendant ce temps-là…
♦ A Madrid, dans la deuxième demi-finale aller, le Real Madrid, privé de Pirri et Breitner, n’a pu faire mieux qu’un match nul (1-1) contre le Bayern Munich. Ce partage des points ouvre les portes de Glasgow aux Bavarois, derniers vainqueurs de l’épreuve.
Th.C.
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Le Chaudron se visite aussi
Le Musée des Verts a fêté son deuxième anniversaire. Vous pouvez visiter le stade Geoffroy-Guichard. Le billet d’entrée combiné « stade Geoffroy-Guichard/Musée des Verts » permettra aux supporters de visiter le stade et le musée le même jour ou de visiter le musée ultérieurement, votre ticket étant valable un an à compter de la date d’achat.
Pendant une heure, les supporters des Verts pourront découvrir les coulisses du Chaudron au cours d’une visite guidée exceptionnelle: salle de presse, vestiaire de l’ASSE, couloir d’accès au terrain avec la mythique inscription « Ici, c’est le Chaudron», bord de pelouse, salon des Présidents… Ils pénétreront ainsi dans les lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels.
Rénové dans le cadre des quatre rencontres de l’Euro 2016 programmées à Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard appartient à la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole. Cette rénovation est l’œuvre des architectes de Chaix & Morel et Associés et une réalisation de la société Léon-Grosse. Geoffroy-Guichard est un stade mythique mais désormais également design et écologique.
TARIFS
Plein tarif : 15€. Tarif réduit : 12€ (+ de 60 ans, -18 ans, étudiants, PMR, demandeurs d’emploi, CE de 20 personnes et plus, groupes de 10 personnes et plus). Etablissements scolaires et clubs de football amateurs : 10€. Pack « famille » (2 adultes + 2 enfants) : 42€.
« C’est notre plus belle victoire… »
Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :
« On ne gagne pas deux fois le doublé Coupe-Championnat sans posséder une certaine classe. L’ASSE peut aussi gagner la Coupe d’Europe parce qu’elle est dans une phase ascendante. »
Johan Cruyff
A Saint-Etienne, c’est désormais devenu un rituel. La veille d’un grand rendez-vous européen, Robert Herbin éloigne ses joueurs de l’excitation qui accapare la ville de Saint-Etienne. En cette veille de demi-finale aller contre le PSV Eindhoven, il ne déroge pas à cette règle. C’est ainsi que le mardi soir, les joueurs retenus par l’entraîneur stéphanois ont quitté le stade Geoffroy-Guichard pour élire domicile au Novotel d’Andrézieux. Avant leur départ, un petit sondage auprès des héros de Kiev a révélé qu’en cas de qualification, ils souhaiteraient retrouver le Bayern Munich en finale. Les Stéphanois seraient-ils rancuniers ? Toujours est-il qu’un an plus tard, la demi-finale retour à Munich (0-3) ne semble pas encore totalement digérée.
Mercredi 31 mars. Alain Merchadier n’a pas pris part avec ses coéquipiers dans le bus. Malchanceux après un choc avec Ivan Curkovic lors de l’entraînement matinal de la veille, il s’est fracturé le nez ce qui lui a valu la pause d’un masque protecteur. « La malchance me poursuit, lâche-t-il quelque peu dépité. Après un genou endommagé, un claquage à la cuisse, une fracture du sternum, une opération à la cheville, me voici avec le nez fracturé à la suite d’un choc avec Ivan. » Malgré cela, il a fait contre fortune bon cœur en venant encourager ses partenaires à l’hôtel.
A l’hôtel Astoria, la délégation hollandaise prend son petit déjeuner en toute décontraction. Kees Rijvers et ses joueurs ne semblent pas stressés par cette demi-finale aller. Pour eux, le séjour se déroule dans les meilleures conditions. Leurs requêtes ont été prises en considération. Devant des matelas considérés trop moëlleux, une planche a été mise sous chacun d’entre eux. Comme les Verts à Kiev, ils ont aussi emmenés une partie de leur nourriture. Au petit déjeuner, ils ont mangé des œufs qui ont fait le voyage depuis Eindhoven.
De gauche à droite : La ligne d’attaque du PSV Eindhoven : Ralf Edstroem, Willy et René van de Kerkhof.
Lundi 29 mars. Gérard Janvion est arrivé tôt ce lundi matin au stade Geoffroy-Guichard. En attendant ses partenaires d’entraînement, il s’installe dans la tribune centrale et profite des premiers rayons de soleil. Comme tous les autres Stéphanois, il est animé d’une rage de vaincre inébranlable. S’il n’aime pas les pronostics, pour une fois, il se livre en prédisant un score de « 2 à 0 » en faveur des Verts naturellement. Le Martiniquais, avec son calme qui peut être trompeur parfois, s’attend à disputer une partie âpre face au Suédois Ralf Edstroem. Les 2 et 17 mars, on lui prédisait l’enfer avec Oleg Blokhine, il en est sorti vainqueur, alors le Suédois ou un autre… « Je connais cet homme, dit-il, et cet homme me connaît. J’avais 19 ans quand je l’ai rencontré pour la première fois. Je m’en souviens comme si c’était hier. Cela s’est d’ailleurs passé à Aavidaberg, en Suède, où Saint-Etienne jouait un match comptant pour la Coupe d’été. J’étais attaquant et portais alors le numéro 9. C’est même moi qui ai inscrit le but de la victoire. »