Le 30 septembre 2000, une scène insoutenable faisait le tour du monde. Au carrefour de Netzarim, à la lisière de la bande de Gaza, un petit garçon était tué par balle dans les bras de son père, qui tentait pathétiquement de le protéger. Commentée en prime time par Charles Enderlin, le correspondant de France 2 à Jérusalem, l'image atroce offrait à la deuxième intifada, qui venait à peine de commencer, son premier martyr, un cri de ralliement et un inépuisable thème de propagande. Depuis que juifs et Arabes s'affrontent sur ce bout de terre, rien n'a eu un effet aussi dévastateur sur l'image d'Israël et de ses armes que la mort du petit Mohammed al-Doura. Seule la tuerie de Deir Yassin, le 9 avril 1948, a eu des conséquences plus graves. Telle est la puissance de la télévision.

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L'honneur du journalisme
Par Elie Barnavi
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