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Ville souterraine de Derinkuyu

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Ville souterraine de Derinkuyu
Image illustrative de l’article Ville souterraine de Derinkuyu
Un passage dans la ville souterraine de Derinkuyu.
Localisation
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Province Nevşehir
Coordonnées 38° 22′ 25″ nord, 34° 44′ 06″ est
Altitude −85 m
Patrimoine mondial Patrimoine mondial
Numéro
d’identification
357-007
Année d’inscription
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Ville souterraine de Derinkuyu
Ville souterraine de Derinkuyu

La ville souterraine de Derinkuyu (Μαλακοπή en cappadocien) est une ancienne ville souterraine à plusieurs niveaux située dans le district de Derinkuyu, dans la province de Nevşehir, en Turquie.

S'étendant à une profondeur d'environ 85 mètres, elle est assez grande pour avoir abrité jusqu'à 20 000 personnes avec leurs réserves de bétail et de nourriture[1].

C'est la plus grande ville souterraine mise au jour en Turquie et l'un des nombreux complexes souterrains découverts à travers la Cappadoce.

Cité refuge des Grecs chrétiens

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La cité servit de refuge aux premiers chrétiens grecs, face aux persécutions de l'Empire romain[2] (édit de Dioclétien en 303) ; et, à partir du VIIe siècle, face aux persécutions des clans musulmans sunnites des Omeyyades et des Abbassides, elle fut de nouveau utilisée pour protéger les chrétiens orthodoxes grecs de la région.

Elle fut par la suite utilisée comme lieu de protection contre les Turcs ottomans occupant l'Asie Mineure grecque. Les Grecs vécurent dans la cité jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, lorsqu'ils subirent l'expulsion du pays à la suite d'une politique de purification ethnique de la part des Turcs nationalistes[3].

Fonctionnement de la ville

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Le flux d'aération est assuré par des puits. La ville, qui s'enfonce jusqu'à 85 m de profondeur, a une capacité d'accueil de 20 000 personnes. Elle se compose de grandes cavernes qui servaient peut-être d'école ou de lieu de cultes, de chambres, de salles d'eau, de cuisines, d’étables pour animaux, et de plusieurs salles partagées, notamment des réservoirs d'eau, des celliers, des stocks d'armes. Il est également prévu des chambres spéciales pour les corps des morts[4].

Notes et références

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  1. « La mystérieuse ville souterraine longtemps cachée en Turquie », sur BBC
  2. Derinkuyu sur cappadociaturkey.net - Les persécutions de Dioclétien prennent fin en 311.
  3. (en) Susanne Oberheu et Michael Wadenpohl, Capadocia, BoD, , 350 p. (ISBN 978-3-8391-5661-2, lire en ligne), p. 270-271. – Le , à la suite d'un accord sur l'échange de Turcs et Grecs des minorités dans les deux pays, des deux côtés chacun fut obligé de « quitter sa maison, qui avait également été celle de ses arrière-grands-parents, [d’] abandonner les lieux saints et [de] laisser les tombes des ancêtres à un destin incertain. En l’espace de quelques mois ils durent emballer leurs biens et les expédier, voire les vendre. En Cappadoce, les villages de Mustafapasa, Urgup, Guzelyurt et Nevsehir furent les plus touchés par cette règle. Souvent, plus de la moitié de la population d'un village dut quitter le pays, de sorte que ces endroits ne furent guère en mesure de survivre… Les Grecs de Cappadoce furent emmenés à Mersin, sur la côte, afin d'embarquer vers la Grèce. Mais ils durent laisser une partie de leurs biens dans le port. Il leur avait été promis que tout leur serait envoyé plus tard, mais les fonctionnaires corrompus et d'innombrables voleurs pillèrent les entrepôts, et, après quelques mois, seule une infime fraction des biens – ou même rien du tout – était arrivé à leur nouvelle maison… Aujourd'hui, les vieilles maisons du peuple grec sont le seul témoignage dans la région de la Cappadoce. Mais ces témoins silencieux sont en danger. Seules quelques rares familles peuvent se permettre l'entretien de ces bâtiments… »
  4. Vladimír Nývlta*, Josef Musíleka, JiĜí ýejkab, Ondrej Stopka, « The Study of Derinkuyu Underground City in Cappadocia Located in Pyroclastic Rock Materials », Procedia Engineering, vol. Volume 161,‎ , Pages 2253-2258 (lire en ligne).

Liens externes

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