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Attentat du cinéma Rivoli Beaubourg

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Attentat du cinéma Rivoli Beaubourg
Localisation Rue de Rivoli, Paris, Drapeau de la France France
Cible Cinéma Rivoli Beaubourg
Coordonnées 48° 51′ 25″ nord, 2° 21′ 13″ est
Date
21h45
Type Attentat à la bombe
Morts aucun
Blessés 18
Mouvance Antisémitisme (suspectée)

Carte

L’attentat du cinéma Rivoli-Beaubourg est un attentat à la bombe ayant eu lieu le 29 mars 1985 dans la rue de Rivoli à Paris.

Déroulement

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Le 29 mars 1985, une bombe explose à l'intérieur du cinéma Rivoli Beaubourg dans le 4e arrondissement de Paris, lors de la quatrième édition du festival annuel du film juif. L’attaque a lieu durant la projection du film allemand Eichmann, l'homme du 3e reich (de) de Erwin Leiser sur l'Holocauste[1],[2],[3].

Dix-huit personnes ont été blessées par la bombe. Celle-ci placée sous un siège, a explosé, provoquant un trou de 50 centimètres et endommageant les murs et les faux-plafond. Une semaine auparavant, les organisateurs avaient reçu une lettre anonyme les enjoignant de « tout faire sauter, y compris le directeur » du festival. L'attentat à la bombe a fait craindre une montée du racisme et de l'antisémitisme en France, peu de temps après que deux Arabes aient été tués dans le sud de la France lors d'attaques à caractère raciste[4],[2],[5].

Le lendemain, près de 6 000 manifestants, dont l'élite politique et cinématographique, ont défilé autour du cinéma et du mémorial juif près de l'Hôtel de Ville pour protester contre l'attentat. Le président François Mitterrand et le Ministre de l'Intérieur Pierre Joxe ont également condamné l'attentat[6].

La police a déclaré que des groupes d'extrême-droite et d'extrême-gauche étaient les principaux suspects[7]. Les revendications par deux groupes néo-nazis ont été jugées peu crédibles par la police et une par l’Organisation libanaise du Jihad islamique invérifiable[8]. Le groupe français d'extrême-gauche Action Directe a également revendiqué l'attentat[9]. Selon Yannick Haenel, il aurait été revendiqué par « un djihad islamique et commandité par l'Iran de Khomeyni »[10]. Le coupable ne fut jamais retrouvé[11],[12].

Fabrice Nicolino, blessé dans l'explosion, sera à nouveau victime d'une attaque terroriste à Paris 30 ans plus tard lors de l’Attentat contre Charlie Hebdo, au cours de laquelle il est grièvement blessé à la jambe[12],[13]. Parmi les 18 blessés, il y a eu un gravement brûlée au visage et deux plus légèrement[5].

Dans la culture

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L’attentat est mentionné dans la bande dessinée de Jean-Claude Bartoll, Paris-Damas : liaisons mortelles[14].

Références

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  1. « 18 heridos en un atentado en un cine de París », El País,‎ (lire en ligne)
  2. a et b « Attaque au Festival international du cinéma juif – Paris », sur AfVT – Association française des Victimes du Terrorisme (consulté le )
  3. (en) Jean Sénat Fleury, Le Procès D’Oussama Ben Laden, Xlibris Corporation, (ISBN 978-1-7960-1730-4, lire en ligne)
  4. Richard Bernstein, « New Attacks Feared After Paris Bombing at a Jewish Festival », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  5. a et b « L'explosion d'une bombe au Festival international du cinéma juif fait dix-huit blessés », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Les manifestants protestent contre l'attentat à la bombe perpétré contre le cinéma »
  7. « ATTENTATO ANTISEMITA VENTI FERITI (9 GRAVI) IN UN CINEMA DI PARIGI - la Repubblica. it »,
  8. (en) « Demonstrators protest bomb attack on theater », United Press International,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « Terror », Mother Jones Magazine,‎ , p. 54 (lire en ligne)
  10. Yannick Haenel, Janvier 2015 - Le procès, Les echappes, (ISBN 978-2-35766-173-8, lire en ligne)
  11. (en) « List of Bombs in France », sur archive.org - archive de Associated Press News)
  12. a et b Konvitz, Josef W. Cities, Citizenship and Jews in France and the United States, 1905-2022 (Volume 2). Taylor and Francis, 2023
  13. « « Charlie Hebdo » : du côté des blessés, entre trauma et soulagement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Jean-Claude Bartoll et Nicolas Otero, Paris-Damas : liaisons mortelles, Delcourt, (ISBN 978-2-413-06387-2, lire en ligne)

Liens externes

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