Aller au contenu

Désert de Judée

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Désert de Judée
Localisation
Pays Drapeau de la Palestine Palestine
Drapeau d’Israël Israël
Superficie 1,500[1] km2
Coordonnées 31° 42′ nord, 35° 18′ est
Image illustrative de l’article Désert de Judée
Localisation du désert de Judée en Cisjordanie et Israël
Divers
Précipitations entre 400 et 500 mm mm/an
Géolocalisation sur la carte : Israël
(Voir situation sur carte : Israël)
localisation

Le désert de Judée ou désert de Juda (en hébreu : מִדְבַּר יְהוּדָה, Midbar Yəhūdā, en arabe : صحراء يهودا, Saḥrāʔ Yahūdan) est également connu en hébreu sous le nom de Yeshimon (יְשִׁימוֹן) signifiant « désert » ou « terre sauvage ». C'est un désert situé à l'est de la Palestine, entre la crête des monts de Judée (à l'est de Jérusalem) jusqu'à la mer Morte, soit partiellement en Israël (District Sud) et en Cisjordanie (territoires palestiniens).

Géographie

[modifier | modifier le code]

Montagneux, le désert de Judée se trouve à l'est de Jérusalem et descend vers la mer Morte. Il est marqué par des terrasses naturelles avec des escarpements. Il est traversé par des oueds et des ravines, la plupart profonds, de 366 mètres (1 201 pieds) à l'ouest à 183 mètres (600 pieds) à l'est[2]. Le désert de Judée est une zone avec une structure morphologique particulière le long de l'est des montagnes de Judée.

La région du désert de Judée abrite plus de 800 grottes et nombreuses parmi elles contiennent des vestiges archéologiques mais elle « a été la cible de pillards qui les revendaient illégalement »[3].

Une étude menée par l'université hébraïque de Jérusalem sur un réservoir d'eau souterrain du désert de Judée, connu sous le nom d'« aquifère du groupe de Judée », a révélé qu'il prend sa source dans les monts de Judée et s'écoule vers le nord-est en direction de la mer Morte, avec des écoulements aux sources de Tsukim, Kane, Samar et Ein-Gedi . Cet aquifère pluvial contient un volume annuel moyen d'environ 100 millions de m³ (3,5 milliards de pieds cubes) d'eau[4].

Les précipitations en Judée varient de 400 à 500 millimètres dans les collines occidentales, atteignant 600 millimètres autour de Jérusalem-Ouest (en Judée centrale), puis retombant à 400 millimètres à Jérusalem-Est et à environ 100 mm à l'est, en raison d'un effet d'ombre pluviométrique. Le climat varie du méditerranéen à l'ouest au désertique à l'est, avec une bande de steppe au centre.

Faune et flore

[modifier | modifier le code]

Des damans des rochers et des bouquetins de Nubie vivent sur le plateau désertique et les falaises de la mer Morte. Jusqu'à récemment, des léopards d'Arabie étaient présents dans la région mais ils ont aujourd'hui disparu en raison de la chasse illégale. C'est à Ein Feshkha qu'un léopard d'Arabie a été aperçu pour la dernière fois.

Les oiseaux communs dans la région comprennent le corbeau à queue en éventail, la paruline à queue noire, l'étourneau de Tristram, l'apus, l'hirundo, le cratéropode d'Arabie , le traquet motteux et la perdrix des sables.

Le désert de Judée abrite également une grande variété de reptiles notamment des vipères venimeuses comme l'Echis coloratus et l'Atractaspis engaddensis (également connue sous le nom de « vipère-taupe d'Israël »).

Les cours d'eau abritent divers poissons et amphibiens.

Le terme hébraïque מִדְבַּר יְהוּדָה signifiant « désert de Judée » trouve son origine dans la Bible hébraïque et est mentionné dans le livres des Juges (1:16) et les Psaumes (63).

Au Ier siècle, les grottes de Qumran, dans le désert de Judée, sont le séjour de la communauté ascétique juive des esséniens, connue par les manuscrits de la mer Morte découverts dans les années 1940 et 1950[5].

Dans la tradition chrétienne, c'est aussi le lieu aride et désolé, parfois appelé désert de Saint-Jean, où Jean le Baptiste vient annoncer la venue du Messie. On y montrait la grotte de saint Jean près de la source d'Aïn el-Habis et les caroubiers dont il passait pour manger les fruits : « En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de Judée. Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète, lorsqu’il dit : C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain » (Matthieu, 3:1-6)[6].

Sous l'Empire byzantin, les monastères chrétiens du désert sont réputés pour leur attachement à la doctrine du concile de Nicée. Après la conquête musulmane du Levant, le monothélisme, considéré comme hérétique par Constantinople, y compte des partisans mais la crise est résorbée à partir de 680 et les moines du désert de Judée contribuent à ramener le patriarcat de Jérusalem au christianisme orthodoxe[7].

Le sanctuaire de Nabi Moussa, près de Jéricho, construit au XIIIe siècle, a été un important pèlerinage musulman et le point de départ d'une procession annuelle vers Jérusalem, interdite à partir de 1939 par les colonisateurs britanniques, les Jordaniens puis les Israéliens[8].

Pendant la Première Guerre mondiale au Proche-Orient, le désert est conquis par les troupes britanniques, australiennes et néo-zélandaises lors de la bataille de Jéricho en [9].

Divisé entre Israël et le royaume de Jordanie pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949, il est entièrement occupé par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967.

Archéologie

[modifier | modifier le code]

« Afin de répertorier et conserver le riche patrimoine archéologique de la région et d’empêcher le pillage, la région des grottes du désert de Judée fait... l’objet d’un projet pluriannuel – le groupe d’enquête archéologique du désert de Judée – mené par l’Autorité israélienne des antiquités, le Département d’archéologie de l’administration civile de Judée-Samarie et le ministère des Affaires et du Patrimoine de Jérusalem »[3].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) « The Judean Desert », sur b2israel.com (consulté le ).
  2. (en) Elisha Efrat, Geography and Politics in Israel Since 1967, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-203-98916-6, lire en ligne)
  3. a et b Gavriel Fiske, « Les épées trouvées dans des grottes du désert de Judée classées découvertes archéologiques de 2023 », sur Times of Israel,
  4. (en) « There's Water Under the Desert -- But It's Hardly Being Used », sur phys.org (consulté le )
  5. Edward D. Herbert, Emanuel Tov, The Bible as book: the Hebrew Bible and the Judaean Desert discoveries, British Library, 2002.
  6. Victor Guérin , Description géographique, historique et archéologique de la Palestine, 1868, p. 104-105.
  7. Milka Levy-Rubin, « The role of the Judaean Desert in the monothelite controversy in seventh-century Palestine », in Joseph Patrich, The Sabaite Heritage in the Orthodox Church from the Fifth Century to the Present, Peeters, Leuven, 2001, p. 283 à 300.
  8. Marshall J. Breger , Sacred Space in Israel and Palestine: Religion and Politics, Routledge, 2012, ch. 5 [1]
  9. John D. Grainger, The Battle for Syria, 1918-1920, Woodbridge, Boydell Press, 2013 p. 13 [2]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]