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Eva Golgevit

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Eva Golgevit
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Eva Golgevit (née Chawa Rozencwajg le à Łódź en Pologne et morte le ) est une résistante française juive, arrêtée, internée et déportée pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle survit au Block 10 et à trois "marches de la mort"[1].

Jeunes années

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Eva Golgevit est issue d'une famille juive modeste mais profondément ancrée dans la culture yiddish. Son enfance est marquée par les traditions et les chants de cette communauté, qui joueront un rôle crucial dans sa survie et son témoignage après la guerre[2].

En 1934, fuyant l'antisémitisme croissant en Pologne, sa famille émigre à Paris, une ville qui deviendra son foyer et le théâtre de son engagement dans la Résistance[2].

Elle épouse Charles (Chaïm ou Chaïml) Goldgewicht, artisan brodeur, en 1937[3]. A cette période, elle est bobineuse et habite 151 rue de Crimée à Paris 19e[1].

Engagé volontaire étranger, son mari est fait prisonnier de guerre en 1940[4].

Son premier fils, Jean, né en 1937. Elle arrive à le mettre en sécurité dans une famille sûre avant son arrestation[5],[6].

Résistance et arrestation

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Dès septembre 1940, elle s’engage dans le groupe Solidarité, section juive du mouvement de résistance communiste de la MOI (Main-d'œuvre immigrée)[1] et devient agent de liaison.

En raison de son activité de résistance et à la suite d'une filature de grande envergure de la Brigades Spéciales 2, le 2 juillet 1943[7]. Après son interrogatoire, elle est internée au camp de Drancy le 22 juillet 1943 sous le matricule 15692 puis 36223. Elle est déportée par le convoi 58 parti du camp de Drancy le 31 juillet 1943 à destination du camp d'Auschwitz[1].

Déportation

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Dès son arrivée le 2 juillet 1943, à la descente du convoi, elle est sélectionnée pour rejoindre le Block 10[2], celui des "expériences médicales". Elle y reste 10 mois[8].

Elle est victime des expérimentations bactériologiques de Hans Münch[4]. Elle fait partie d'un groupe de 11 résistances qui s'organise à l'intérieur du camp[9]. Elle parvient à survivre dans des conditions inhumaines, notamment grâce à la solidarité de ses camarades de détention et à la vie du block après le départ des surveillantes[2].

Elle est ensuite transférée à Birkenau puis au camp annexe de Rajsko, une ferme agricole expérimentale où les conditions sont un peu moins dures[2].

Libération et témoignages

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Elle survivra encore à trois "marches de la mort" qui la mèneront aux camps de Ravensbrück et de Malchof[2]. Elle y est libérée par l'armée rouge le 1 mai 1945, puis rapatriée le 28 mai 1945 à Paris[1].

Elle retrouve son mari à Paris en 1945 puis son fils à Bruxelles en 1945[10]. Malgré les expérimentations du block 10, elle donnera naissance à un deuxième fils, Elie, né en 1952.

Après sa libération, elle consacre une grande sa vie à témoigner de son expérience et à transmettre la mémoire de la Shoah[3].

A 98 ans, elle publie un livre témoignage « Ne pleurez pas, mes fils… », édité par Le Manuscrit (collection Témoignages de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah)[1],[11].

Son fils, Jean Golgevit, perpétue sa mémoire en participant au documentaire « La Résistante et l'enfant » de Jean Barat, qui raconte leur histoire[12].

Eva Golgevit reçoit la médaille de chevalier de la Légion d'honneur le 22 septembre 1984[2].

Références

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  1. a b c d e et f « - Mémorial de la Shoah », sur ressources.memorialdelashoah.org (consulté le )
  2. a b c d e f et g « Ne pleurez pas, mes fils... - Eva Golgevit - Seconde édition revue et augmentée | Fondation Shoah », sur www.fondationshoah.org (consulté le )
  3. a et b « Ma mère, mes parents », sur JEAN GOLGEVIT (consulté le )
  4. a et b (de) Hans-Joachim Lang, « Menschenversuche in Auschwitz: Überlebende erzählt », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
  5. « Les Justes », sur JEAN GOLGEVIT (consulté le )
  6. « Jean-Golgevit », sur www.ajpn.org (consulté le )
  7. Daniel Grason, « GOLDGEWICHT Chana, Eva [née ROZENCWAJG] a », dans née ROZENCWAJG, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  8. « Hommage à Eva Golgevit | Fondation Shoah », sur www.fondationshoah.org (consulté le )
  9. Éva Golgevit et Maxime Steinberg, Ne pleurez pas, mes fils, le Manuscrit, coll. « Témoignages de la Shoah », (ISBN 978-2-304-03394-6)
  10. « À 88 ans, Jean Golgevit, fils d'une rescapée d'Auschwitz, pleure encore à l'évocation de ces souvenirs douloureux - ici », sur ici, le média de la vie locale, (consulté le )
  11. « Pourquoi », sur Hommage à Eva (consulté le )
  12. « La résistante et l’enfant, documentaire de Jean Barat – Cercil Musée-Mémorial des enfants du Vel d'Hiv » (consulté le )