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Harold Russell

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Harold Russell
Harold Russell en 1946.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
NeedhamVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Harold John RussellVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Université de Boston
Cambridge Rindge and Latin School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Arme
Conflit
Distinctions

Harold John Russell, né le à Sydney (Canada) et mort le à Needham (États-Unis), est vétéran de la Seconde Guerre mondiale et acteur canado-américain. Il est le seul acteur non professionnel avec Haing S. Ngor à remporter un Oscar, et le seul acteur à remporter deux Oscars pour le même rôle.

Jeunesse et Seconde Guerre mondiale

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Harold Russel naît le à Sydney en Nouvelle-Écosse. Il déménage à l'âge de 6 ans après la mort de son père[1]. Il travaille dans une boucherie[2] puis dans une épicerie jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor par l'empire du Japon le et s'engage dans l'armée américaine le lendemain. Dans son autobiographie, il explique s’être engagé non pas par patriotisme, mais parce qu'il considérait sa vie comme un échec[3],[4].

Il devient d'abord instructeur au camp Mackall (en) en Caroline du Nord avec les parachutistes[5] puis s'entraîne dès 1944 avec la 13e division aéroportée[6]. Le , alors qu'il fait une démonstration, un fusible défectueux fait exploser une charge de TNT qu’il tenait entre ses mains et ses deux bras doivent être amputés[5]. Au Walter Reed Army Medical Center, il préfère des crochets aux prothèses en plastique[7].

Révélation au cinéma

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Harold Russell dans Journal d'un sergent (en).

Harold Russell maîtrise ses prothèses en seulement six semaines. Ses supérieurs dans l'armée, impressionnés, lui proposent de faire partie du documentaire Journal d'un sergent (en) en 1945[7]. William Wyler le repère et lui propose de jouer dans son film Les Plus Belles Années de notre vie en 1946[8]. Il y interprète Homer Parrish, un ancien quarterback qui a perdu ses bras dans le Pacifique alors qu'il était maître dans la marine[9]. À l'origine, Homer Parrish devait souffrir d'une commotion cérébrale mais Wyler a réécrit le rôle après avoir engagé Russell, dont beaucoup d'éléments personnels sont incorporés au personnage[5].

Le film est sélectionné à plusieurs reprises lors de la 19e cérémonie des Oscars. L'Academy of Motion Picture Arts and Sciences décerne à Russell un Oscar d'honneur pour son rôle d'Homer Parrish pour son « aide et réconfort aux vétérans handicapés par le biais du cinéma ». Pour le même rôle, il gagne aussi l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle[7]. Il devient le seul acteur à obtenir deux Oscars pour le même rôle[9].

Après le cinéma

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Harold Russell en 1959 lors d'une visite au Centre médical Chaim Sheba.

Après ce succès, Russell reprend ses études à l'université de Boston — arrêtées en raison du tournage du film — sur les conseils de Wyler. Il disparaît du cinéma, à l'exception de quelques caméos[3]. En , il reçoit une étoile sur le Hollywood Walk of Fame[6]. Il obtient son Bachelor of business administration en 1949[1].

Il utilise sa notoriété et se dévoue aux organisations pour les vétérans (en)[10]. Il est élu à la tête de l'AMVETS en 1950[11] puis en 1951 et en 1960. En même temps, il est vice-président de la branche monétaire de la Fédération mondiale des anciens combattants[12]. Dans les années 1940, il est représentant de l'Anti-Defamation League fondée par la B'nai B'rith[1]. En 1961, il est nommé vice-chef du Comité présidentiel pour l'emploi des personnes handicapées (en) par John F. Kennedy, puis chef par Lyndon B. Johnson en 1964 et par Richard Nixon[3].

En , il met en vente son Oscar pour son second rôle afin de payer les soins médicaux de sa femme[3]. Karl Malden, président de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, tente de l'en dissuader et lui offre 20 000 $, mais Russell vend son Oscar pour 60 500 $[10], allant à l'encontre d'une règle de 1951 interdisant aux acteurs oscarisés de vendre leur récompense. Russell a précisé qu'il ne vendrait pas son Oscar d'honneur[13].

Vie privée

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Il épouse en 1944 Rita Nixon, avec qui il a un fils adoptif et une fille[12]. Son épouse meurt en 1978. Il se remarie en secondes noces avec Betty Marshalsea en 1981[1]. Il meurt le d'une crise cardiaque dans son domicile à Needham au Massachusetts[2] à l'âge de 88 ans[3].

Filmographie

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Distinctions

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Notes et références

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  1. a b c et d Adam Bernstein, « Disabled Veteran, Oscar Winner Harold Russell Dies », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Florence Garnier, « Harold Russell passe la main », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d et e Ronald Bergan, « Obituary: Harold Russell, Brave actor whose artificial hands helped him win two Oscars », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Russell et Rosen 1949.
  5. a b et c (en) Maureen Lee Lenker, « How war veteran Harold Russell made history at the Oscars », Entertainment Weekly,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b (en) « Harold Russell », sur walkoffame.com (consulté le ).
  7. a b et c (en) Mark Montgomery, « Remembering Harold Russell, the soldier-actor who won two Oscars for ‘Best Years of Our Lives’ », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « THE BEST YEARS OF OUR LIVES – AFI Catalog Spotlight », sur AFI, (consulté le ).
  9. a et b (en) Blake Stilwell, « This Disabled WWII Veteran Was the Only Actor to Win 2 Oscars for the Same Part », sur military.com, (consulté le ).
  10. a et b (en) Richard Severo, « Harold Russell Dies at 88; Veteran and Oscar Winner », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) « Harold Russell elected commander of AMVETS », Quad-City Times,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  12. a et b (en) « Russell elected AMVETS chief for third term », The Miami News,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « The Oscar that John Lennon won in 1970 for... », UPI,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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  • (en) Harold Russell et Victor Rosen, Victory In My Hands, Creative Age Press, , 302 p. (lire en ligne).

Liens externes

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